Diaspora algérienne – La France pourrait prononcer l’interdiction du transfert d’argent à destination de l’Algérie. C’est en tout cas ce qu’a proposé hier lundi Arnaud Montebourg, candidat à l’élection présidentielle française de 2022.
Nombre de citoyens algériens établis à l’étranger transfèrent chaque année d’importantes sommes d’argent à destination de l’Algérie. Il s’agit là d’une pratique héritée des premières générations d’immigrés, qui partaient travailler en France pour aider leurs familles restées au pays durant la période coloniale.
Mais cette pratique pourrait bien prendre fin. Arnaud Montebourg, candidat à la présidentielle française de 2022, a en effet proposé l’interdiction temporaire du transfert d’argent entre la France et plusieurs pays, dont l’Algérie.
« J’ai proposé ce midi dans [l’émission] Le Grand Jury de menacer de bloquer temporairement les transferts d’argent particuliers vers les pays qui ne coopèrent pas avec la France pour faire appliquer les Obligations de Quitter le Territoire Français pour résoudre la situation suivante », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Selon le politicien français, une telle décision contribuerait à forcer les pays peu coopératifs en matière de renvoi de leurs ressortissants – dont fait partie l’Algérie – à davantage de coopération avec la France sur ce dossier. Arnaud Montebourg estime ainsi que la récente décisions des autorités de son pays de réduire les visas pour les ressortissants des trois pays du Maghreb n’est pas suffisante.
Interdiction du transfert d’Argent entre la France et l’Algérie : est-ce faisable ?
Mais au delà de la proposition d’interdiction du transfert d’argent entre la France et l’Algérie, se pose la question de l’applicabilité d’une telle mesure. Il est en effet à rappeler que du fait des lois algériennes très strictes en la matière, la majorité des algériens de la diaspora transfèrent leur argent en passant par le circuit informel.
La personne souhaitant envoyer de l’argent en Algérie remet ainsi la somme désirée en devises à un contact en France. Ce dernier se charge ensuite de faire transférer l’équivalent en dinars au destinataire par le biais d’une personne se trouvant en Algérie. En l’absence de transferts bancaires, les autorités françaises se trouveraient donc dans l’impossibilité d’appliquer une telle décision.
Les seuls transferts qui pourraient être bloqués sont ceux de l’argent des retraités algériens ayant travaillé en France. Mais là encore, cette procédure n’aurait que peu d’effet, puisqu’il suffirait que les concernés fassent transférer l’argent sur des comptes domiciliés en France, avant de le faire parvenir en Algérie toujours en passant par le marché informel.
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