Immigration – Algérie visas et voyages – Le Sénat français a récemment pris une décision qui pourrait avoir un impact significatif sur de nombreux Algériens résidant en France, consistant en la suppression d’une aide vitale, l’Aide Médicale d’État (AME), et son remplacement par une nouvelle forme d’assistance médicale d’urgence (AMU), une mesure qui a suscité des débats houleux.
Hier mardi après-midi, la majorité sénatoriale a voté en faveur de la suppression de l’AME, qui bénéficie actuellement aux étrangers en situation irrégulière en France. Cette décision a été prise dans le cadre des débats sur le projet de loi immigration, visant à durcir les conditions d’attribution de cette aide. L’AME sera ainsi remplacée par l’AMU, qui ne couvrira que les soins liés à la prophylaxie, le traitement des maladies graves, les douleurs aiguës, les soins de grossesse, les vaccinations réglementaires et les examens de médecine préventive. Cette réforme, bien que votée au Sénat, semble avoir peu de chances d’être adoptée à l’Assemblée nationale.
Les débats au Sénat ont été marqués par des tensions entre les partis politiques, la droite soutenant la mesure, tandis que la gauche s’y opposait vivement. Les arguments ont été passionnés des deux côtés, avec des inquiétudes concernant l’impact de cette décision sur les plus vulnérables de la société. Les partisans de la suppression de l’AME ont mis en avant des préoccupations financières, soulignant le coût élevé de cette aide, évalué à 1,14 milliard d’euros en 2023, ce qui représente une augmentation de 12,5% par rapport à l’année précédente.
La divergence d’opinions est également présente au sein du gouvernement français. Alors que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, soutient la mise en place de l’AMU, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, s’y oppose ouvertement. La première ministre, Élisabeth Borne, a récemment commandé un rapport pour évaluer la nécessité d’apporter des adaptations à l’AME.
Le débat sur cette question est loin d’être terminé. Au Sénat, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, a pris la parole pour défendre l’AME, soulignant l’attachement du gouvernement à ce dispositif. Elle a insisté sur le fait que l’AME n’était pas un facteur d’attractivité pour le tourisme médical. L’avis du gouvernement a été soumis à la sagesse du Sénat, ce qui a suscité l’incompréhension de la gauche, compte tenu des arguments présentés par la ministre.
Le débat se poursuivra à l’Assemblée nationale, où différents députés ont déjà exprimé leurs positions. Certains sont en faveur de l’évolution de l’AME vers l’AMU, tandis que d’autres, comme le groupe MoDem, défendent l’AME. Cette question reste donc un sujet de préoccupation majeur pour de nombreux Algériens de France qui dépendent de cette aide pour leur accès aux soins médicaux.
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