L’Algérie et la Suisse ont récemment appliqué un accord historique en matière d’immigration, marquant une étape importante dans la coopération entre les deux pays sur les questions migratoires.
La coopération bilatérale entre l’Algérie et la Suisse dans le domaine de la migration a connu des hauts et des bas au fil des années. Cependant, après quelques périodes de tensions, une amélioration significative a été constatée récemment, notamment en ce qui concerne la réadmission des ressortissants algériens en situation irrégulière en Suisse.
Selon Anne Césard, porte-parole au Secrétariat d’État aux migrations (SEM) du Département fédéral de justice et police (DFJP), en 2023, 474 ressortissants algériens sont retournés dans leur pays, soit volontairement (350) soit sous la contrainte (124). Cette coopération exemplaire a été saluée par les autorités suisses, qui ont souligné que l’Algérie était le pays où le plus grand nombre de requérants d’asile déboutés sont retournés l’année dernière.
Cette évolution positive découle en partie de la visite en Algérie en mars 2021 de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, alors en charge du Département fédéral de justice et police. Cette visite visait à trouver des solutions plus efficaces pour gérer la présence de centaines de ressortissants algériens en situation irrégulière sur le territoire suisse. Les discussions ont abouti à une approche pragmatique et efficace dans l’application de l’accord de réadmission signé entre les deux pays en 2006.
Cependant, certaines questions subsistent quant aux conditions du rapatriement des ressortissants algériens. Il est suggéré que les autorités algériennes pourraient avoir conditionné le retour des migrants irréguliers à des demandes spécifiques, telles que l’extradition de membres de partis politiques déclarés hors-la-loi en Algérie ou de personnalités impliquées dans des affaires de corruption et de blanchiment d’argent. Anne Césard a refusé de commenter ces allégations, soulignant que le SEM ne donne pas d’informations sur des cas individuels.
Concernant le nombre de migrants en situation irrégulière en Suisse, les chiffres sont éloquents. Au premier trimestre 2024, plus de 7000 migrants irréguliers ont été appréhendés, dont près de 350 étaient des Algériens. Ces chiffres illustrent la nécessité d’une coopération continue entre les deux pays pour gérer efficacement les flux migratoires.
En ce qui concerne les demandes d’asile, l’Algérie est l’un des principaux pays d’origine des demandeurs de protection en Suisse. Bien que le nombre de demandes satisfaites soit faible, les chiffres montrent une tendance à la hausse au fil des ans. En 2023, par exemple, sur plus de 1800 demandes d’asile déposées par des Algériens, une seule a été acceptée.
Ces données soulignent l’importance de poursuivre le dialogue et la coopération entre l’Algérie et la Suisse sur les questions migratoires. Alors que l’Algérie continue de jouer un rôle clé dans la gestion des flux migratoires en Méditerranée, la Suisse s’efforce de trouver des solutions durables pour gérer la présence de migrants en situation irrégulière sur son territoire.
Au final, l’accord historique entre l’Algérie et la Suisse en matière d’immigration marque une étape importante dans la coopération entre les deux pays. Cependant, des défis persistent et nécessitent une collaboration continue pour garantir une gestion efficace et humaine des flux migratoires.
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