L’Algérie a décidé de prendre des mesures drastiques afin de réguler le marché de l’importation de véhicules et d’empêcher toute forme de fraude dans ce secteur stratégique. Les autorités algériennes ont lancé une vaste opération nationale destinée à encadrer strictement l’importation, la vente et la circulation des véhicules, en particulier ceux transitant par des circuits commerciaux non officiels ou des salles d’exposition automobiles non agréées. L’objectif est clair : garantir la transparence et lutter contre les pratiques illégales qui affectent le marché automobile en Algérie.
Dix mesures ont été annoncées pour encadrer l’importation de véhicules et sécuriser les transactions. Selon le quotidien arabophone Echorouk, cette initiative mobilise conjointement les services des douanes, du commerce, des impôts et des forces de sécurité. L’Algérie entend ainsi contrôler la totalité du processus, depuis l’arrivée des véhicules importés jusqu’à leur mise en vente finale, afin de prévenir le blanchiment d’argent et les financements illégaux liés au commerce automobile. La coordination entre les différents organismes vise à renforcer la crédibilité et la fiabilité des opérations d’importation et de commercialisation des véhicules.
Parmi les actions engagées, l’identification systématique des vendeurs constitue un axe majeur. Chaque vendeur de véhicules en Algérie devra présenter des documents vérifiables, avec un contrôle rigoureux des factures d’importation et de vente. Les données douanières seront analysées en croisé avec les informations commerciales pour détecter toute anomalie. Des commissions locales de contrôle ont été mises en place à travers le pays pour effectuer des inspections ciblées, en se concentrant particulièrement sur les lieux de vente non agréés ou installés illégalement sur la voie publique. Ces mesures permettront à l’Algérie de réguler efficacement la circulation des véhicules et de sécuriser le marché.
Un autre volet de cette campagne concerne le recensement complet des opérateurs inscrits au registre du commerce dans la branche automobile. Ces informations seront transmises aux brigades de contrôle mixtes, qui vérifieront la conformité des activités avec la législation nationale. Les services de sécurité sont associés à ces opérations afin d’intervenir en cas d’occupation illégale de l’espace public ou de non-déclaration d’activités commerciales. Parallèlement, le système d’information douanier sera exploité pour repérer les écarts entre les valeurs déclarées à l’importation et les prix réels pratiqués sur le marché algérien.
Chaque secteur impliqué devra produire des rapports hebdomadaires sur les inspections effectuées, et les autorités algériennes pourront engager des procédures judiciaires en cas de fraude avérée, conformément à la loi n° 05-01 de 2005 relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. La traçabilité des véhicules et la légalité des documents commerciaux sont désormais au cœur des préoccupations, et un rapport global sera présenté à l’issue de la campagne pour proposer des ajustements et améliorer la régulation des importations de véhicules en Algérie.
Cette initiative traduit la volonté de l’Algérie d’instaurer un marché automobile plus sain et sécurisé. Elle intervient dans un contexte où la reprise progressive des importations a généré des tensions et des pratiques frauduleuses dans le secteur. L’application coordonnée de ces dix mesures doit permettre de garantir que chaque véhicule importé respecte les normes légales, que chaque transaction soit transparente et que le marché algérien retrouve sa crédibilité auprès des citoyens et des opérateurs. L’Algérie démontre ainsi son engagement à protéger les consommateurs, à sécuriser les flux d’importation et à assurer un développement équilibré du marché automobile national.