Dans un contexte où la mobilité étudiante est devenue un enjeu majeur pour les pays développés, la France redouble d’efforts pour attirer des étudiants étrangers, y compris les Algériens « Anglophones ». En effet, la nouvelle stratégie française semble claire : séduire une nouvelle catégorie de candidats, ceux qui maîtrisent l’anglais. Une initiative qui illustre la volonté des établissements d’enseignement supérieur français de diversifier leur recrutement et de s’aligner sur la mondialisation du marché académique.
L’annonce a été faite par Campus France Algérie, l’organisme en charge de la promotion des études en France. Par un message explicite, l’agence a annoncé aux étudiants algériens « anglophones » qu’ils peuvent accéder à des programmes entièrement enseignés en anglais en France, évitant ainsi la barrière de la langue française qui peut être un frein pour certains. Pour faciliter leur recherche, un catalogue en ligne a été mis en place, répertoriant l’ensemble des formations disponibles en anglais dans les universités et grandes écoles françaises.
Cette démarche vise à capter un nouveau profil d’étudiants : ceux qui ont suivi un cursus anglophone ou qui maîtrisent parfaitement l’anglais, que ce soit grâce à leur formation, leur parcours professionnel ou un apprentissage personnel. En facilitant l’accès à des formations en anglais, la France se positionne ainsi en concurrente directe d’autres destinations prisées par les étudiants algériens, telles que le Canada, les États-Unis ou encore le Royaume-Uni.
Pour ces étudiants, l’un des principaux avantages est qu’ils sont exemptés du test de langue française, une étape généralement obligatoire pour toute inscription dans une université française. En lieu et place d’un test de français, leur entretien de sélection se fera entièrement en anglais, une aubaine pour ceux qui craignent que leur niveau de français ne soit pas suffisant pour entreprendre des études dans l’Hexagone.
L’Algérie, qui figure parmi les pays envoyant le plus grand nombre d’étudiants en France chaque année, voit donc s’ouvrir une nouvelle porte pour sa jeunesse. Cette ouverture aux anglophones pourrait séduire un public plus large, notamment parmi ceux qui ont suivi leur scolarité dans des écoles internationales ou qui se destinent à des carrières nécessitant une parfaite maîtrise de l’anglais.
Derrière cette initiative, plusieurs objectifs se dessinent pour la France. D’abord, répondre à une demande croissante de formations anglophones dans l’enseignement supérieur. Avec la montée en puissance des classements internationaux, les universités françaises cherchent à accroître leur attractivité et à rivaliser avec les grandes institutions anglo-saxonnes. Ensuite, il s’agit de favoriser l’intégration des diplômés sur le marché du travail, où la maîtrise de l’anglais est un critère de plus en plus déterminant, aussi bien en France qu’à l’international.
Cette ouverture aux anglophones algériens pourrait également avoir un impact sur la dynamique migratoire entre les deux pays. La France, confrontée à une concurrence accrue de pays comme le Canada, tente ainsi de garder son statut de première destination académique pour les Algériens. Attirer des étudiants anglophones pourrait encourager une migration plus qualifiée, avec des profils capables de s’adapter rapidement aux exigences du marché de l’emploi.
Le dispositif mis en place par Campus France simplifie les démarches pour ces étudiants. Une fois un programme sélectionné sur le site dédié, ils doivent simplement finaliser leur procédure via la plateforme « Études en France », utilisée pour gérer les demandes d’inscription des étudiants étrangers. Cette digitalisation du processus, associée à la suppression des contraintes linguistiques, pourrait inciter davantage de jeunes Algériens à franchir le pas.
Reste à voir si cette initiative portera ses fruits et si elle convaincra un nombre significatif d’Algériens « Anglophones » de choisir la France plutôt qu’une autre destination anglophone. Ce qui est certain, c’est que dans cette course à l’attractivité universitaire, chaque pays affine sa stratégie. Et la France, en ouvrant largement ses portes aux anglophones, montre qu’elle est prête à s’adapter aux nouvelles réalités du marché académique mondial.
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