Les relations entre la France et l’Algérie connaissent un nouvel épisode marqué par une prétendue volonté affichée de Paris de renouer le dialogue avec Alger. Alors que les tensions diplomatiques ont souvent rythmé les échanges entre les deux pays, un geste particulier semble indiquer une tentative d’apaisement. Ce vendredi, sur CNEWS, le directeur de l’Observatoire de l’immigration, Nicolas Pouvreau-Monti, a jeté un pavé dans la mare en affirmant : « Les Algériens emprisonnés en France sont plus nombreux que tous les étrangers de l’Union européenne écroués réunis ». Une déclaration choc qui ne manque pas de raviver les débats sur la coopération entre les deux nations en matière de sécurité et de politique migratoire.
Dans cette dynamique, un document en préparation du côté des autorités françaises attire particulièrement l’attention. Selon Nicolas Pouvreau-Monti, « les autorités françaises sont en train de finaliser une liste d’une dizaine de personnes de nationalité algérienne au profil sensible. C’est une manière de tester la volonté de l’Algérie de sortir du blocage des relations franco-algériennes ». Cette liste, qui recense des individus jugés problématiques par Paris, serait donc un premier signal lancé par la France pour relancer le dialogue. En intégrant des « profils sensibles », la France cherche non seulement à renforcer la coopération sécuritaire avec l’Algérie, mais aussi à mettre à l’épreuve la capacité d’Alger à répondre favorablement à cette initiative.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte où les relations franco-algériennes oscillent entre tensions et tentatives d’apaisement. Depuis plusieurs mois, la question du rapatriement des Algériens en situation irrégulière ou impliqués dans des affaires judiciaires est un point de friction majeur. En proposant cette liste ciblée, la France espère ainsi amorcer un mouvement diplomatique, tout en posant un cadre précis à cette coopération. Cependant, l’incertitude demeure sur la réaction d’Alger. « Avec cette liste, la France tend la main à l’Algérie, en montrant un signe d’une éventuelle coopération. Il y a une grande incertitude sur la réponse de l’Algérie », a ajouté Nicolas Pouvreau-Monti.
Pour les observateurs, cette initiative traduit une double volonté de la part de Paris. D’un côté, il s’agit d’adopter une approche pragmatique, évitant les tensions stériles et ouvrant la porte à une collaboration plus efficace. De l’autre, la France entend maintenir une certaine fermeté en matière de gestion migratoire, en mettant en avant des mesures concrètes et ciblées.
La communauté algérienne en France observe cette évolution avec attention. Certains redoutent que cette nouvelle stratégie ne débouche sur une politique de fermeté accrue à leur égard, tandis que d’autres espèrent que ce dialogue renouvelé pourra aboutir à des mesures plus justes et adaptées. En Algérie, les réactions sont encore incertaines, mais une réponse officielle ne devrait pas tarder à se faire entendre. Reste à voir si « cette main tendue », dont parle Nicolas Pouvreau-Monti, sera saisie ou si elle marquera une nouvelle étape dans le rapport de force entre les deux pays.
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