La Préfecture de Paris met en place une restriction ferme et immédiate

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La tension monte dans la capitale, et la préfecture de Paris a tranché. Par une série d’arrêtés publiés mercredi 7 mai, la préfecture de Paris annonce une restriction ferme et immédiate : deux manifestations prévues le samedi 10 mai sont interdites, dans un contexte qualifié de particulièrement sensible. La préfecture de Paris invoque la restriction en raison du croisement d’itinéraires et d’un climat de confrontation annoncé entre des groupes aux idéologies radicalement opposées. Le préfet de police Laurent Nuñez a indiqué que cette restriction est nécessaire pour prévenir tout trouble à l’ordre public.

La première manifestation visée par cette restriction de la préfecture de Paris est organisée par le Comité du 9 mai, un collectif lié à l’ultradroite, qui commémore chaque année la mort de Sébastien Deyzieu, un militant de l’Œuvre française. La seconde est une marche antifasciste et antiraciste, prévue le même jour, dans un secteur proche, avec une partie d’itinéraire identique. Cette superposition des lieux et des horaires a motivé la préfecture de Paris à appliquer la restriction sans équivoque, insistant sur les risques de confrontation directe.

Dans ses arrêtés, la préfecture de Paris ne se contente pas d’évoquer une simple mesure préventive : elle s’appuie sur des éléments concrets. Le préfet Nuñez met en avant « la vivacité actuelle des antagonismes » et un risque réel de violence sur la voie publique. Il souligne également que les tensions ne sont pas seulement théoriques, mais qu’elles ont déjà été observées lors de précédents rassemblements, notamment place de la République, où des appels à la création de « brigades d’autodéfense populaire » ont suscité une réaction immédiate du ministère de l’Intérieur.

En plus des deux interdictions principales, la préfecture de Paris a également émis une restriction concernant un troisième rassemblement, cette fois prévu place du Panthéon, le même jour. Cette mobilisation, à l’appel de l’Union syndicale Solidaires, avait pour but explicite de dénoncer la manifestation de l’ultradroite. Là encore, la préfecture de Paris applique une restriction, justifiant que ce troisième événement ne ferait qu’aggraver les tensions déjà très vives. Cette cascade de décisions traduit une volonté de couper court à toute escalade, et de garantir la sécurité dans l’espace public.

Le préfet de police rappelle en outre que plusieurs événements majeurs vont mobiliser les forces de sécurité ce même samedi. La préfecture de Paris cite notamment le concert du DJ Snake au Stade de France, une fête prévue à l’Arena Bercy, et un match de football de Ligue 2 opposant le Paris FC à Ajaccio. La restriction décidée par la préfecture de Paris vise aussi à éviter une surcharge des services de sécurité, déjà fortement sollicités par ces grands rassemblements. Dans ce contexte, toute manifestation non contrôlée pourrait déborder, et créer une situation difficilement maîtrisable.

Chaque année, le Comité du 9 mai organise sa marche en souvenir de Sébastien Deyzieu, militant mort en 1994 après une chute fatale alors qu’il fuyait la police lors d’une manifestation interdite. Ce moment est devenu un symbole pour certains groupes d’ultradroite, que la préfecture de Paris surveille de près. L’autre camp, porté par les mouvements antifascistes, a vu dans cette date une occasion de s’opposer publiquement à cette mémoire jugée inacceptable. Cette double lecture d’un même jour crée une tension que la restriction vise à désamorcer.