Le procureur dévoile tous les dessous de l’affaire « Hicham El Wahrani »

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L’affaire « Hicham El Wahrani » continue de susciter une onde de choc à travers tout le pays, tant l’atrocité des faits révélés et la viralité de la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux ont bouleversé l’opinion publique. Ce mardi, le procureur de la République près le tribunal de Koléa a tenu une conférence de presse exceptionnelle pour révéler les détails de cette affaire criminelle, devenue en quelques jours un symbole de la lutte contre les gangs et la violence en Algérie.

Selon les précisions du procureur, tout est parti d’une vidéo circulant massivement sur les réseaux sociaux le week-end dernier. On y voit un gang s’en prendre violemment à un homme, le torturant et tentant de l’agresser sexuellement. Ces images insoutenables ont immédiatement provoqué l’indignation des citoyens et poussé les autorités à agir rapidement pour identifier et arrêter les auteurs. Au centre de cette affaire se trouve un individu connu sous le surnom de « Hicham El Wahrani », présenté comme le chef de ce groupe criminel.

Dès la diffusion de la vidéo, Hicham El Wahrani a pris la fuite, apprenant qu’il faisait l’objet d’un mandat de recherche national. Mais grâce à la coordination entre la Gendarmerie nationale et les citoyens, sa cavale a été de courte durée. Il a été arrêté dans la soirée du lundi 20 octobre 2025, entre les wilayas d’Aïn Defla et de Chlef. Le procureur a d’ailleurs tenu à saluer publiquement « le sens civique et la coopération exemplaire » des citoyens qui ont permis cette interpellation.

Lors de sa conférence, le procureur a révélé que l’enquête a permis d’identifier la personne ayant publié la vidéo, un certain Charnane Adel, membre du même gang. La victime, quant à elle, a été reconnue : il s’agit de Zengli Mohamed, actuellement incarcéré à la prison de Koléa dans le cadre d’une autre affaire. Entendue par les enquêteurs le 17 octobre, la victime a confirmé l’authenticité des faits visibles dans la vidéo, tout en précisant qu’elle n’avait pas déposé plainte contre ses agresseurs. Ces déclarations ont permis aux enquêteurs de remonter jusqu’aux complices de Hicham El Wahrani et d’établir la chaîne des responsabilités.

L’enquête a mis en lumière l’implication directe de neuf autres personnes dans cette affaire. Selon les résultats préliminaires, Charnane Adel aurait filmé l’agression en juin 2025, avant de la publier le 16 octobre 2025 à la suite d’un différend avec Hicham El Wahrani et le reste du groupe. Ce geste a déclenché un scandale national, menant à une vaste opération de la Gendarmerie.

Le mardi 21 octobre, les dix accusés ont été présentés devant la justice. Ils font face à plusieurs chefs d’inculpation graves : constitution d’un groupe criminel organisé en vue de commettre un crime, enlèvement avec violence et menace, actes de torture sur une personne, ainsi que direction ou création d’un gang de quartier. D’autres personnes, soupçonnées d’avoir aidé à la fuite ou à la dissimulation des membres du gang, feront également l’objet de poursuites pour complicité et diffusion de contenus liés aux activités criminelles sur les réseaux sociaux.

À l’issue de l’audience, le procureur a requis le placement en détention provisoire de tous les mis en cause. Le juge d’instruction a validé cette demande, ordonnant leur incarcération immédiate en attendant la suite de l’enquête. Celle-ci demeure en cours afin de déterminer toutes les responsabilités et de révéler les éventuelles ramifications de ce réseau.

En conclusion, le procureur a insisté sur la fermeté des autorités judiciaires face à de tels crimes en Algérie : « L’enquête se poursuivra jusqu’à la pleine révélation de la vérité. La justice fera son travail avec rigueur et détermination, afin de mettre un terme à toute forme d’agression portant atteinte à la sécurité des citoyens et à la paix publique. »