La France propose une opportunité exceptionnelle aux étudiants algériens engagés dans des études doctorales en lien avec les hautes technologies, mais l’initiative peine à trouver preneur. L’annonce, initialement publiée par l’Institut français d’Algérie dans le cadre de la seconde édition du programme de bourses « France Excellence IFA – Doctorat », a dû être republiée par Campus France Algérie avec la mention « rappel », signe que les candidats attendus ne se sont pas encore manifestés en nombre suffisant. Cette situation interpelle, d’autant plus que l’offre est particulièrement avantageuse à plusieurs niveaux.
Le programme vise à soutenir des doctorants algériens inscrits depuis moins d’un an dans une université en Algérie, souhaitant réaliser leur thèse en cotutelle avec un établissement d’enseignement supérieur en France. Les étudiants sélectionnés pourront bénéficier de bourses allant jusqu’à 18 mois, réparties sur trois années, avec un maximum de six mois par an passés en France. Durant leur séjour, ils recevront une allocation mensuelle nette de 1690 euros, en plus d’une série de prestations logistiques et administratives : gratuité du visa, exemption des frais d’inscription dans les établissements publics relevant du ministère français de l’Enseignement supérieur, couverture santé, billet d’avion aller-retour, ainsi qu’un accompagnement pour la recherche de logement et l’accès à des activités culturelles.
Les thématiques éligibles sont résolument tournées vers l’avenir : sciences du numérique, intelligence artificielle, technologies quantiques, environnement, développement durable, mobilité bas-carbone, exploration spatiale et sous-marine, biotechnologies, santé, alimentation et technologies de l’information. Ce champ large d’applications ouvre la voie à de nombreux projets innovants, en lien avec les enjeux de demain. Cependant, malgré les attraits financiers et scientifiques de ce programme, l’appel à candidatures n’a visiblement pas rencontré le succès escompté.
Les conditions d’éligibilité sont pourtant claires et accessibles : ne pas posséder la nationalité française (ni simple ni double), être inscrit en première année de doctorat en Algérie dans l’une des disciplines ciblées, et ne pas bénéficier d’une autre bourse, notamment dans le cadre du programme PHC Tassili+. Les dossiers seront évalués par un jury externe composé de représentants du monde académique et socio-économique, sur des critères d’excellence, d’originalité, de répartition disciplinaire, d’équilibre territorial et de parité.
Il est demandé aux candidats de soumettre un dossier complet incluant leur curriculum vitae, une présentation détaillée du projet de recherche, les justificatifs d’inscription et de classement au concours doctoral, ainsi que des lettres d’appui des encadrants algérien et français. Toute omission rendra la candidature irrecevable, comme le rappelle expressément l’Institut français d’Algérie.
L’appel est ouvert depuis le 6 avril et prendra fin le 10 mai 2025 à minuit (heure d’Alger). Les résultats seront communiqués individuellement aux candidats au début du mois de juin. Pour toute question, une adresse e-mail dédiée a été mise en place : bourses-doctorat@if-algerie.com.
La difficulté à mobiliser des candidats malgré un soutien aussi structurant pose question. Il se pourrait que le processus administratif, jugé complexe, ou les délais courts pour rassembler les pièces nécessaires, constituent un frein. Il est également possible que l’information ne soit pas suffisamment relayée dans les milieux universitaires algériens, ou que certains étudiants hésitent à s’engager dans une cotutelle à l’international malgré les bénéfices évidents que cela représente pour leur avenir académique et professionnel.
Cette initiative demeure pourtant une passerelle précieuse entre l’Algérie et la France dans le domaine de la recherche, et un levier pour former une nouvelle génération de scientifiques algériens à la pointe de l’innovation mondiale. Les étudiants encore indécis disposent de quelques jours pour se positionner et profiter de cette chance unique de développer leur thèse dans un environnement enrichi par la collaboration scientifique entre les deux pays.