Les frontières de l’Algérie toujours fermées : vers la reprise des vols de rapatriement ?

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Voyages et immigration – L’Algérie, qui maintient la fermeture de ses frontières depuis plus d’une année, pourrait bientôt autoriser la reprise des vols de rapatriement. C’est en tout cas ce qu’a proposé, ce mercredi 21 avril, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du comité scientifique de suivi de la pandémie au niveau national.

Alors que plusieurs pays, à l’image de la France et de l’Espagne se préparent à une reprise progressive des voyages dans les semaines qui viennent, l’Algérie maintient la fermeture de ses frontières depuis le mois de Mars 2020. Les vols de rapatriement d’Air Algérie, qui avaient permis à une partie des algériens bloqués à l’étranger de rentrer au pays, sont également suspendus depuis bientôt deux mois. Selon la compagnie aérienne nationale, cette suspension devrait en effet durer jusqu’au 30 avril prochain au moins.

Dans ce contexte, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer une réouverture des frontières, ou du moins la reprise des vols spéciaux d’Air Algérie. Ainsi, des algériens de la diaspora ont lancé il y a quelques jours une pétition sur internet, dans laquelle ils appellent le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune à « ouvrir les frontières sous conditions (…) comme tous les autres pays ». « La communauté algérien souffre en silence et on ne peut supporter plus que ça », ont-ils notamment écrit.

De son côté, La Coordination des associations de la société civile de l’immigration algérienne et des cadres algériens à l’étranger et en Algérie a également adressé un message de même nature au président algérien. « Bien que les conditions sanitaires ne soient toujours pas idéales, surtout en France ces temps-ci, la vaccination pour certains, les tests PCR pour tous, voire une période de septaine, permettent les déplacements entre de nombreux pays », constate ladite coordination dans sa lettre. « Nous vous implorons donc, Monsieur le président, d’autoriser vos concitoyens de l’étranger à renter dans leur pays. Vos équipes seront certainement aptes à éditer des règles sanitaires (tests, isolement…) qui permettront ces voyages en toute sécurité et qui seront acceptées de bon cœur par tous », ajoutent les auteurs du document.

Frontières de l’Algérie : vers la reprise des vols de rapatriement ?

De son côté, le Dr Mohamed Bekkat Berkani s’est également exprimé une nouvelle fois sur ce sujet. S’il se montre toujours opposé à la réouverture des frontières de l’Algérie, le membre du comité scientifique de suivi de la pandémie de Coronavirus s’est en revanche dit favorable à la reprise des vols de rapatriement. « Je pense qu’il est de nature de ne pas laisser nos ressortissants souffrir à l’étranger », a-t-il déclaré dans un entretien accordé au site spécialisé Visa Algérie. Le même spécialiste a notamment mis en avant la situation sanitaire plutôt stable en Algérie, ainsi que la possibilité d’instaurer des contrôles sanitaires stricts au niveau des aéroports. « [Les] consulats (…) doivent s’assurer qu’il s’agit d’un véritable rapatriement et non pas des gens qui viennent pour des voyages d’agrément ou des visites inopinées », a-t-il suggéré.

« Malgré les risques, je me dis que s’il y a des vols des compagnies étrangères, pourquoi pas des vols d’Air Algérie au profit de nos ressortissants qui en ont besoin ? », a-t-il également dit. Questionné sur l’éventualité de l’instauration de motifs impérieux pour la reprise des vols de rapatriement, le Dr Bekkat Berkani a déclaré qu’une telle décision « transcende l’aspect sanitaire ». « C’est une décision de souveraineté nationale qui est du ressort des politiques. », a-t-il expliqué. Concernant la suspension des autorisations d’entrée sur le territoire national, le membre du comité scientifique a expliqué qu’il s’agit d’un « réflex de précaution » au vu de la recrudescence de l’épidémie dans un certain nombre de pays, et notamment en France qui compte la plus grande communauté d’algériens à l’étranger. « Bien entendu on ne peut pas laisser ad vitam æternam des gens en exil », reconnaît-il, en ajoutant qu’« il faut probablement rétablir, mais il faut aussi éviter les dépassements en tout genre et que ça ne profite pas aux commerçants du cabas. ».

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