Le Président de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, a clarifié les orientations économiques du pays lors du Conseil des ministres tenu le dimanche 26 janvier. Il a insisté sur la nécessité de réviser l’accord d’association avec l’Union européenne, une démarche dictée par des réalités économiques actuelles et non par un quelconque conflit. Depuis son entrée en vigueur en 2005, cet accord a encadré les relations commerciales entre les deux parties, mais le contexte a considérablement évolué. À l’époque, les exportations algériennes étaient presque exclusivement centrées sur les hydrocarbures, une dépendance que le pays s’efforce de réduire depuis plusieurs années. Outre cela, le Chef de l’Etat a parlé des importations en Algérie.
Aujourd’hui, l’Algérie s’appuie sur une économie de plus en plus diversifiée, grâce à des avancées significatives dans des secteurs comme l’agriculture, les matériaux de construction, les minéraux et l’industrie agroalimentaire. Cette diversification a permis au pays de repenser sa stratégie commerciale internationale. Tebboune a souligné que la révision de cet accord n’était pas motivée par un différend avec l’Union européenne, mais par un besoin de rééquilibrer les relations économiques, afin qu’elles s’inscrivent dans une logique de bénéfices mutuels. Le principe du « gagnant-gagnant » reste au cœur de cette approche, dans un esprit de partenariat constructif.
Une question particulièrement sensible a également été abordée : celle des importations. Des rumeurs persistantes ont laissé entendre que l’Algérie aurait interdit l’importation dans plusieurs domaines, suscitant des inquiétudes parmi les acteurs économiques et les consommateurs. Lors de la réunion, le Président a tenu à démentir catégoriquement ces allégations. Selon le communiqué publié à l’issue de la rencontre, « l’Algérie n’a interdit les importations dans aucun domaine, hormis ce qui est fabriqué localement en quantité suffisante pour couvrir les besoins du marché national ». Ce point met en lumière la stratégie gouvernementale visant à protéger et encourager la production nationale, tout en veillant à maintenir l’équilibre entre offre et demande.
Tebboune a donné des instructions claires pour contrer toute désinformation susceptible de ternir l’image de l’Algérie auprès des grandes marques internationales. Il a insisté sur la nécessité de faciliter les investissements, notamment dans les secteurs stratégiques, et de soutenir les jeunes entrepreneurs algériens. Cette ouverture est particulièrement importante dans le domaine de la distribution et de la commercialisation de marques mondiales, qui trouvent un écho favorable auprès de la jeunesse algérienne. Le développement de ces espaces commerciaux modernes participe à la dynamisation de l’économie intérieure tout en répondant aux attentes d’un public de plus en plus diversifié.
Par ailleurs, le Président a abordé la question sensible des pièces détachées, un secteur qui fait souvent l’objet de spéculations sur le marché algérien. Contrairement à ce qui a pu être affirmé, Tebboune a précisé qu’aucune décision n’avait été prise pour interdire leur importation. Il a appelé à une meilleure organisation des circuits d’importation et à des efforts accrus pour lutter contre la spéculation. Ces pratiques, qui impactent directement les consommateurs et les entreprises, restent un défi majeur pour l’économie nationale.
L’objectif global du gouvernement est clair : rationaliser les importations sans imposer de restrictions inutiles, tout en favorisant l’émergence d’une production locale solide. Cette stratégie vise non seulement à réduire la dépendance aux marchés étrangers, mais aussi à encourager la création d’emplois et à soutenir le développement industriel. Le développement de produits fabriqués localement, capables de répondre aux besoins du marché national, est un pilier essentiel de cette politique.
Ces orientations traduisent une volonté de modernisation et de transparence dans la gestion économique du pays. En investissant dans la production locale et en renforçant les partenariats économiques à l’international, l’Algérie cherche à consolider son positionnement sur le marché mondial tout en améliorant les conditions de vie de sa population. Toutefois, pour que ces efforts portent pleinement leurs fruits, une communication efficace et des actions concrètes seront nécessaires afin de rassurer les acteurs économiques et de rétablir la confiance dans les politiques publiques.
Dans cette optique, le gouvernement algérien se fixe pour priorité d’accompagner la transition économique par des réformes structurelles et des mesures incitatives. La mise en place de cadres législatifs adaptés, l’amélioration des infrastructures et le soutien à l’entrepreneuriat sont autant de leviers qui permettront de réaliser ces ambitions. Avec une vision axée sur le long terme, l’Algérie espère ainsi poser les bases d’une économie résiliente et compétitive, capable de répondre aux défis d’un monde en constante évolution.
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