Immigration – Algérie visas et voyages – Le Président français Emmanuel Macron a reçu un énorme coup de pression visant à annuler l’accord franco-algérien. Ambassadeur de France en Algérie pendant sept ans, Xavier Driencourt a rédigé une note, que DNAlgérie a pu consulter, sur ce régime d’entrée et de séjour des Algériens en France.
Selon Driencourt, cet accord, signé à une époque où la France recherchait une main d’œuvre francophone, octroie aux Algériens résidant en France un statut exceptionnel et des avantages qui entravent toute possibilité de réforme. Alors que le gouvernement français prévoit un projet de loi sur l’immigration et l’intégration, la question de l’accord franco-algérien semble être un enjeu majeur pour l’opposition.
L’accord franco-algérien de 1968 définit les conditions de circulation, de séjour et de travail des Algériens en France. Il octroie à l’Algérie un statut dérogatoire au droit commun français, relevant du droit international et bénéficiant donc d’une autorité supérieure à la loi française. Cet accord a été révisé à plusieurs reprises, mais les principes fondamentaux qui le caractérisent ont toujours été maintenus.
Cependant, cette situation crée une brèche importante dans l’ordre juridique français, d’autant plus que les Algériens constituent la première nationalité étrangère en France. L’accord de 1968 » prive le législateur et le gouvernement français de la possibilité d’agir significativement sur les flux migratoires en provenance d’Algérie « , d’après ledit diplomate.
La question de l’accord franco-algérien est d’autant plus préoccupante que les mesures prévues dans le projet de loi sur l’immigration et l’intégration ne s’appliqueraient pas aux Algériens. » Cela réduirait considérablement les chances d’atteindre les objectifs fixés par le gouvernement en matière de contrôle de l’immigration « , ajoute Driencourt, qui considère comme étant « essentiel » le fait de remettre en question ce dispositif.
Accord franco algérien : Xavier Driencourt très agressif à l’égard de l’Algérie
Voici ce que contient ladite note :
En consultant le texte du récent projet de loi visant à «contrôler l’immigration et améliorer l’intégration», déposé en février 2023 par les ministres Gérald Darmanin et Olivier Dussopt, un lecteur attentif ou un juriste averti notera qu’il y est précisé que ses dispositions ne concernent pas les Algériens, et que la spécificité de leur situation sur ce point ne ferait pas l’objet des discussions à venir lors de l’examen du nouveau projet de loi. Pourtant, il semble d’autant plus nécessaire de remettre à plat ce dispositif que Gérald Darmanin souhaite, à raison, amplifier la politique de reconduite aux frontières des étrangers en situation irrégulière, lesquels sont principalement issus des pays du Maghreb. L’enjeu est de taille. En effet, un État court le risque d’une crise politique majeure s’il voit venir sur son territoire des migrants en nombre sans pouvoir exercer son droit souverain de reconduire aux frontières ceux qui ne doivent pas rester sur le territoire national. Un État ne saurait conserver sa souveraineté sans défendre son territoire et sa population.
Le fait d’excepter l’accord franco-algérien de 1968 de la discussion d’un texte ambitionnant de « contrôler l’immigration » est paradoxal, sinon contradictoire, dans la mesure où une très grande partie des étrangers arrivant aujourd’hui en France, par la voie du regroupement familial ou simplement avec un visa de tourisme, viennent d’Algérie. Exclure d’un projet de loi en matière d’immigration le cas des ressortissants algériens, comme ce fut fait lors des lois dites Sarkozy ou Collomb, réduirait à presque rien les chances d’atteindre les objectifs fixés.
Cependant, pour comprendre la difficulté du problème à résoudre, il importe de rappeler ici que les traités internationaux ont une valeur supérieure aux lois. Le corpus juridique français établit en effet, aux termes de l’article 56 de la Constitution, que « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés, ont dès leur publication une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie » : pour cette raison, un accord bilatéral, comme celui conclu avec l’Algérie le 27 décembre 1968 a pour conséquence que les Algériens ne sont pas soumis aux lois sur l’immigration. En outre, la jurisprudence constante du juge administratif se plaît à préciser que l’accord « régit d’une manière complète les conditions dans lesquelles les ressortissants algériens peuvent être admis à séjourner en France et à y exercer une activité professionnelle, ainsi que les règles concernant la nature des titres de séjour qui peuvent leur être délivrés et leur durée de validité, et les conditions dans lesquelles leurs conjoints et leurs enfants mineurs peuvent s’établir en France ; qu’il suit de là que les dispositions du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile relatives aux différents titres de séjour qui peuvent être délivrés aux étrangers en général et aux conditions de leur délivrance, ne sont pas applicables aux ressortissants algériens, lesquels relèvent à cet égard des règles fixées par l’accord précité ».
Quand le législateur vote des lois sur l’immigration, il doit savoir qu’une large partie de la population issue de l’immigration n’est pas concernée par le résultat de ses délibérations. Cette anomalie crée une brèche importante dans notre ordre juridique, d’autant plus importante que, comme l’a rapporté l’Insee dans sa dernière enquête, les Algériens constituent la première nationalité étrangère en France. La dénonciation de cet accord ne serait-elle pas la solution ou au moins n’apporterait-elle pas une réponse à la mauvaise volonté dont font preuve les consulats algériens dans la mise en œuvre des laissez-passer consulaires, nécessaire à l’expulsion des ressortissants sous obligation de quitter le territoire (OQTF) ? Tel est l’objet de cette réflexion qui se propose de rappeler ce qu’est l’accord franco-algérien de 1968, son importance et ses conséquences dans la politique migratoire française et d’examiner les possibilités juridiques qui s’offrent au gouvernement.
Ce que préconise Driencourt pour mettre un terme à l’accord franco algérien :
Lire également :
Lunaire ! Aéroport international d’Alger : une douanière devient la risée du Web (Vidéo)
Plateaux repas, Ramadan 2023 : précisions importantes de la compagnie aérienne nationale Air Algérie
Insolite. Le lancement d’un Netflix « kabyle » en France et en Algérie suscite des moqueries (Photo)
Coup de tonnerre – Le gouvernement va exporter les voitures fabriquées en Algérie
Algérie : un touriste français choqué par ce qu’il a vu chez un coiffeur (Vidéo)
France : une vidéo totalement folle d’une maman algérienne enflamme la toile