Les réseaux sociaux sont souvent le théâtre de débats enflammés, mais parfois, la pression devient trop forte et pousse certains à exprimer leur exaspération de manière directe. C’est exactement ce qui est arrivé à une jeune Algérienne installée en France, dont la vidéo coup de gueule a explosé les compteurs. Lassée des commentaires récurrents sous ses publications mettant en avant la culture algérienne, elle n’a pas hésité à interpeller ses détracteurs marocains avec un message sans détour : « Marocains, foutez-moi la paix ! ». Un cri du cœur qui a résonné auprès de près de 500 000 internautes et déclenché une vague de réactions.
Dans sa vidéo, elle exprime son ras-le-bol face aux attaques répétées sous ses publications. Passionnée par son héritage culturel, elle partage régulièrement des vidéos mettant en avant la gastronomie, la musique ou encore les traditions algériennes. Mais systématiquement, elle se retrouve confrontée à des commentaires l’accusant d’appropriation culturelle, affirmant que ce qu’elle présente appartiendrait en réalité au Maroc. Une situation qui, selon elle, n’a pas lieu d’être et qui l’exaspère profondément. « Je n’ai jamais vu un Tunisien faire de même, bien qu’on ait plusieurs similitudes en termes de culture avec eux », lance-t-elle, visiblement excédée.
Ce ras-le-bol ne date pas d’hier. Depuis plusieurs années, les tensions culturelles entre Algériens et Marocains s’exacerbent sur les réseaux sociaux, où chaque élément du patrimoine maghrébin devient sujet à débat. Des plats traditionnels comme le couscous aux tenues vestimentaires en passant par la musique chaâbi, tout devient prétexte à des discussions animées entre internautes des deux pays voisins. Certains y voient une simple rivalité fraternelle, tandis que d’autres dénoncent une volonté d’effacement identitaire.
La jeune femme ne cache pas sa colère face à cette situation. Elle estime qu’il est injuste de devoir constamment justifier son attachement à sa propre culture et d’être systématiquement contredite lorsqu’elle partage son amour pour ses origines. « Foutez-moi la paix. Je m’en fous que ce soit marocain ou autre. Laissez-moi faire ma vie, laissez-moi parler. Si vous avez les mêmes choses au Maroc, prenez vos téléphones et faites la même chose que moi », martèle-t-elle dans un élan d’agacement. Une déclaration qui a trouvé un écho particulier auprès de nombreux Algériens de la diaspora, qui se sentent parfois pris dans ces querelles identitaires stériles.
La vidéo de l’Algérienne de France a suscité une avalanche de réactions. D’un côté, ceux qui la soutiennent totalement, partageant son sentiment de lassitude face aux polémiques incessantes. Beaucoup d’Algériens se sont retrouvés dans son message et ont salué son courage d’avoir exprimé ce que nombreux pensent tout bas. De l’autre, certains internautes marocains ont pris la parole pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une généralisation injuste, affirmant que tous ne réagissent pas de la même manière. « Ce n’est pas tous les Marocains qui font ça, il y a aussi des Algériens qui critiquent le Maroc. Les réseaux sociaux amplifient ces tensions », écrit un internaute en commentaire.
Ce genre de confrontation virtuelle met en lumière une problématique plus large qui dépasse le simple cadre des réseaux sociaux. Il traduit un climat de crispation entre deux peuples pourtant liés par une histoire et une culture communes. Alors que les tensions diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc influencent les perceptions collectives, certaines querelles sur internet viennent raviver des différends anciens. Mais au fond, cette guerre des commentaires reflète-t-elle une véritable animosité ou simplement une compétition culturelle exacerbée par la viralité du numérique ?
L’Algérienne de France à l’origine de cette vidéo ne cherche pas à alimenter le conflit, mais plutôt à revendiquer son droit à parler de sa culture sans être systématiquement contredite ou attaquée. Un message simple, mais puissant, qui traduit le ras-le-bol de nombreux créateurs de contenu maghrébins, fatigués des éternelles batailles identitaires. Peut-être est-il temps de dépasser ces querelles stériles et de célébrer ce qui unit plutôt que ce qui divise.
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