Le passage de la TVA de 5,5 % à 10 % sur les chaudières à gaz, annoncé pour le 1ᵉʳ janvier 2025, représente un coup dur pour les ménages en France, notamment pour les Algériens de France qui dépendent souvent de ce type de chauffage. Cette hausse, qui découle d’une directive européenne récemment transposée en droit français, risque d’alourdir les dépenses des particuliers et de bouleverser le marché de l’installation de chaudières.
Pour de nombreux professionnels du secteur, l’impact financier sera immédiat. Antony Hadjipanayotou, un chauffagiste exerçant en région parisienne, a expliqué que cette augmentation de TVA pourrait ajouter entre 200 et 300 euros au coût d’une chaudière standard d’une valeur de 5 000 euros. Selon lui, cette hausse risque de décourager les investissements dans de nouveaux appareils, particulièrement ceux à très haute performance énergétique (THPE), visés par cette mesure. « Les gens ne remplaceront leurs chaudières que lorsqu’elles seront irréparables », déplore-t-il, craignant une baisse d’activité pour les artisans et une stagnation des initiatives visant à améliorer l’efficacité énergétique.
L’arrêté, publié au Journal officiel le 24 décembre 2024, prévoit une exception temporaire pour ceux ayant signé un devis et versé un acompte avant la fin de l’année. Mais dans les faits, ce délai est qualifié de « quasi impossible » à tenir par les professionnels. Selon Hadjipanayotou, le calendrier est trop serré : « Le décret a été signé au dernier moment, sans avertissement, et en pleine période de fêtes, où de nombreux clients et artisans sont en vacances. » Cette annonce tardive a provoqué une vague de frustration au sein du secteur, avec le Synasav (Syndicat national de la maintenance et des services en efficacité énergétique) dénonçant une « décision brutale » qui laisse peu de marge de manœuvre.
Cette hausse de la TVA s’inscrit dans une logique de transition énergétique encouragée par l’Union européenne, visant à réduire la dépendance aux énergies fossiles. Toutefois, elle s’applique uniquement à l’installation de nouvelles chaudières à gaz THPE. Les travaux de réparation et d’entretien des appareils déjà en service resteront soumis au taux réduit de 5,5 %, une précision importante qui permettra aux propriétaires d’éviter une augmentation des coûts pour maintenir leur équipement en état de fonctionnement.
Cette distinction pourrait néanmoins engendrer des répercussions inattendues. En effet, en rendant l’achat et l’installation de nouvelles chaudières plus coûteux, la mesure pourrait inciter de nombreux ménages, dont ceux des nombreux Algériens établis en France, à prolonger la durée de vie de leurs anciens appareils, potentiellement moins performants sur le plan énergétique. Une telle situation irait à l’encontre des objectifs écologiques sous-jacents à cette réforme.
Les Algériens de France, comme d’autres groupes de la population, sont directement concernés par cette hausse. Beaucoup de familles résidant dans des logements chauffés au gaz devront ajuster leur budget pour faire face à ces nouvelles contraintes financières. Pour certains, la perspective d’une augmentation des coûts d’installation pourrait retarder des projets de rénovation énergétique, bien que ces derniers soient souvent encouragés par des aides publiques comme MaPrimeRénov’. Mais avec cette hausse de la TVA, ces incitations pourraient perdre en attractivité.
Par ailleurs, cette décision intervient dans un contexte économique tendu où le pouvoir d’achat des ménages est déjà mis à rude épreuve. Entre la hausse des prix de l’énergie, les coûts croissants des biens de consommation et l’inflation généralisée, cette nouvelle taxe alourdit davantage le poids financier supporté par les ménages, en particulier ceux issus de la classe moyenne ou populaire.
Le projet de loi de finances pour 2025, bien qu’il ait été rejeté en raison d’une censure parlementaire, avait initialement envisagé une augmentation encore plus drastique, avec une TVA fixée à 20 % sur toutes les chaudières à gaz, y compris pour les réparations. Si cette mesure n’a pas été adoptée, elle reflète néanmoins une volonté gouvernementale de réduire progressivement les avantages fiscaux associés à cette technologie, perçue comme moins compatible avec les objectifs climatiques à long terme.
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