Voyages et immigration – Le Dr Mohamed Bekkat Berkani est de nouveau revenu sur la question des frontières et des algériens bloqués à l’étranger, et notamment en France. Le membre du comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19 s’est exprimé dans un entretien accordé hier au site spécialisé Visa Algérie.
Voilà maintenant une année que la fermeture des frontières algériennes est maintenue. Cette mesure, qui avait été prise en mars 2020 est toujours en vigueur et les autorités n’ont, pour le moment, annoncé aucune date pour sa levée. Le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune a d’ailleurs récemment ordonné le maintien des mesures de lutte contre la propagation de la maladie, dont la fermeture de l’espace aérien et la suspension des vols réguliers au départ et à destination de l’Algérie.
Dans les faits, la réouverture des frontières risque de ne pas se faire avant au moins plusieurs mois, notamment à cause de la récente apparition de nouveaux variants du Coronavirus en Algérie. En plus de ces variants, le retard qu’accuse le pays dans sa campagne de vaccination risque également de retarder le début de la levée progressive des restrictions sur les voyages. En effet, plusieurs spécialistes ont estimé que le début d’un retour à la normale ne devrait pas se faire avant la vaccination d’au moins 50% de la population. Or, avec le retard qu’accuse actuellement l’Algérie, qui est pratiquement à court de doses de vaccin, ce chiffre pourrait être atteint au mieux dans plusieurs mois, voire pas avant la fin de cette année ou le début de l’année prochaine.
Frontières et algériens bloqués en France : ce qu’a dit Bekkat Berkani
Le Dr Mohamed Bekkat Berkani est une nouvelle fois revenu sur la question des frontières et des algériens bloqués à l’étranger, notamment en France. Dans un entretien paru hier mercredi sur le site spécialisé Visa Algérie, le même spécialiste a ainsi affirmé que la fermeture de l’espace aérien, maritime et terrestre avait permis à l’Algérie d’éviter les scénarios catastrophiques que vivent actuellement plusieurs pays à travers le monde. « Aujourd’hui, nous pouvons l’affirmer : cette fermeture des frontières nous a préservés de la catastrophe annoncée. », a-t-il dit.
Concernant le cas des algériens encore bloqués à l’étranger, dont un bon nombre se trouvent en France, le membre du comité scientifique a reconnu que la fermeture des frontières n’a effectivement pas été « sans conséquence ». Il a affirmé, dans ce sens, que cette décision avait notamment un impact « sur le plan social, avec des familles séparées. ». « Mais, dans ce dossier, l’État n’a pas transigé avec la santé du citoyen algérien.», a-t-il indiqué.
Pour autant, le Dr Bekkat Berkani ne s’est pas montré favorable à une réouverture des frontières, même s’il a reconnu que « l’Algérie a effectivement, aujourd’hui, une situation épidémiologique appréciable, tolérable et maitrisable ». « Maintenant, il s’agit de circonscrire ces cas de variants.», a-t-il dit, en mettant également l’accent sur la situation sanitaire actuelle en France, principale destination européenne des algériens, où « le nombre de cas positifs oscille entre 25.000 et 30.000 par jour ». « Je pense que la situation risque de nous porter préjudice si jamais nous décidons de manière irréfléchie de rouvrir nos lignes aériennes », a-t-il affirmé.
Outre le nombre de cas positifs élevés en France, le même spécialiste a également évoqué le fait qu’« Il y a de la fraude : récemment, nous avons découvert des personnes qui scannaient des tests PCR. », a-t-il dit. Selon lui, cette nouvelle donnée risque également « de nous remettre les compteurs à zéro par rapport à une épidémie que nous avons maitrisée ».
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