Pension : des retraités algériens accusés à tort en France

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Dans une récente affaire en France, de nombreux retraités algériens ont été injustement accusés au sujet de la pension de retraite. Moins de 400 pensionnés âgés de plus de 95 ans résidant en Algérie ont eu du mal à prouver leur identité, mais cela est bien loin d’indiquer une fraude sociale massive concernant les retraites françaises.

Renaud Villard, directeur général de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV), témoigne de la situation : « Il y avait un double fantasme. D’une part, croire qu’il y avait des centaines de milliers de faux centenaires algériens, et d’autre part, croire qu’ils percevraient frauduleusement des pensions françaises. » La CNAV a donc entrepris une enquête minutieuse pour démêler cette situation complexe. Après un examen approfondi, il a été constaté qu’il y avait « moins de 1 000 » centenaires pensionnés en Algérie dans les registres de la CNAV, sur un total de 340 000 bénéficiaires de pensions.

Cette affaire révèle les préjugés et les suspicions injustes auxquels sont confrontés de nombreux retraités algériens en France. Les retraités âgés de plus de 95 ans résidant en Algérie ont été particulièrement visés par ces accusations, bien que la réalité soit bien moins sensationnelle que ce que certains pouvaient imaginer.

Pour beaucoup de ces retraités algériens, l’obtention de leur pension de retraite française est une question de survie. Après des décennies de travail et de contributions au système de retraite français, ils comptent sur ces paiements pour subvenir à leurs besoins quotidiens et assurer leur bien-être à un âge avancé.

Retraités algériens, pension en France : le plan du gouvernement français

Il est à rappeler que, dans une démarche visant à prévenir les fraudes, le gouvernement français, sous l’égide de Gabriel Attal, a récemment annoncé son intention de renforcer les contrôles des retraités de plus de 85 ans vivant hors de l’Union européenne, en collaboration avec les ambassades. Cette initiative, selon Attal, est motivée par la volonté de protéger les fonds publics tout en assurant une gestion équitable des pensions de retraite.

Le premier ministre français et ancien ministre de l’Action et des Comptes publics, Gabriel Attal, a déclaré au Parisien qu’un décret sera émis d’ici l’été pour mettre en œuvre ces mesures. L’objectif est de mener un programme de contrôle ciblé sur les retraités âgés de plus de 85 ans vivant principalement hors d’Europe, estimés à environ 500 000 personnes. À l’intérieur de l’Union européenne, la coopération est facilitée par des échanges automatiques d’informations sur les états civils entre les pays membres.

Le ministre insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de stigmatiser, mais plutôt d’agir de manière proactive pour garantir l’intégrité du système de retraite. Les contrôles se dérouleront notamment lors de rendez-vous fixés dans les consulats ou les banques locales, avec lesquels le gouvernement travaille en étroite collaboration. De plus, l’utilisation de la biométrie, via une application de reconnaissance faciale, est envisagée pour renforcer l’identification des personnes contrôlées. Attal rappelle l’expérience des contrôleurs envoyés à Alger, qui ont identifié 300 dossiers non conformes parmi 1 000 retraités âgés.

Cette initiative intervient après les constatations de la Cour des comptes en 2020, qui ont souligné les lacunes dans la détection des fraudes concernant les retraités résidant à l’étranger. La procédure actuelle, consistant à fournir un certificat de vie chaque année, s’est avérée insuffisante pour prévenir les abus.

Les chiffres de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) révèlent que plus d’un million de retraités résident à l’étranger, représentant environ 7,2 % des bénéficiaires de pensions en France. Les principaux pays de résidence comprennent l’Algérie, le Portugal, l’Espagne, l’Italie et le Maroc.

Malgré les préoccupations soulevées par certaines déclarations, telles que celles du député RN Gilbert Collard en 2019 concernant les prétendus « retraités immortels », la réalité est bien plus modérée. Les cas de centenaires résidant à l’étranger représentent une fraction infime de l’ensemble des bénéficiaires de pensions et des montants versés.

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