Une nouvelle dynamique vient bouleverser la gestion des plages en Algérie, marquant un tournant dans la manière dont les espaces balnéaires seront exploités dès l’été 2025. À l’approche de la saison estivale, la wilaya d’Oran a pris une décision inédite en annonçant, par le biais de sa Direction du tourisme et de l’artisanat, le lancement officiel d’un appel d’offres public destiné à attribuer le droit d’exploitation de plusieurs plages touristiques. Cette initiative vise à encadrer l’utilisation des zones côtières tout en favorisant un développement maîtrisé du tourisme local.
En tout, ce sont 66 sites répartis sur les communes rattachées aux daïras d’Aïn El Turck et de Bousfer qui sont concernés. Des lieux emblématiques comme Madagh, Cap Blanc, Coralès, Bomo, la Grande Plage, Coast, Saint Roch, Trouville ou encore Bouzeville figurent parmi les espaces mis à disposition. Ces sites, très prisés par les estivants pour leur beauté naturelle et leur accessibilité, seront proposés à la location temporaire dans le strict respect des textes de loi en vigueur. L’opération s’appuie notamment sur la loi 03-02 du 17 février 2003, qui encadre l’exploitation et l’usage des plages, ainsi que sur le décret exécutif n° 04-274 du 5 septembre 2004, lequel précise les conditions de leur exploitation à des fins touristiques. La volonté est claire : professionnaliser la gestion de ces espaces, éviter les installations sauvages et améliorer les prestations offertes aux visiteurs.
Plages en Algérie : voici les surfaces et les prix appliqués
Les superficies proposées varient considérablement, allant de parcelles de 300 mètres carrés à des espaces dépassant les 13 000 mètres carrés. Une diversité qui permet à différents profils d’opérateurs de se positionner selon leurs capacités logistiques et financières. Les prix de départ sont tout aussi variables : ils débutent à 200 000 dinars algériens et peuvent atteindre jusqu’à 1 520 000 dinars, en fonction de la localisation et de la taille de chaque plage ou zone à exploiter.
Ce mécanisme d’adjudication vise non seulement à générer des recettes pour les collectivités locales, mais aussi à responsabiliser les exploitants dans la gestion des lieux qui leur seront confiés. À travers cet appel d’offres ouvert, la Direction du tourisme et de l’artisanat invite l’ensemble des investisseurs et opérateurs touristiques à se porter candidats, en récupérant le cahier des charges mis à disposition. Les critères sont précis : respect des normes environnementales, aménagement sécurisé, services de qualité, et encadrement réglementaire strict. L’objectif affiché est de garantir une saison estivale réussie, où le confort des estivants s’alliera à une gestion professionnelle et respectueuse des espaces publics.
Cette décision intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à moderniser ses infrastructures touristiques et à améliorer son attractivité balnéaire, notamment dans la région oranaise qui attire chaque été des milliers de visiteurs locaux et étrangers. En optant pour une régulation claire et un accès transparent aux marchés d’exploitation, les autorités locales veulent créer une dynamique économique autour des plages, tout en assurant des standards de qualité et de sécurité. La participation attendue des acteurs privés est vue comme une opportunité de renforcer les services sur les plages, qu’il s’agisse de la propreté, de la surveillance, des activités nautiques ou de la restauration légère. À terme, cette démarche pourrait même être élargie à d’autres wilayas du littoral algérien, si les résultats obtenus à Oran s’avèrent concluants.
La saison estivale 2025 pourrait ainsi marquer un tournant dans la gestion des plages en Algérie, où l’exploitation anarchique laissera progressivement place à une organisation plus rigoureuse, pensée pour les familles, les jeunes vacanciers, mais aussi les investisseurs désireux d’inscrire leur activité dans une logique durable. Une étape vers un tourisme plus structuré, au service de l’économie locale et du bien-être des citoyens.