Faits divers – La cour d’assises spéciale de Paris a entendu, hier samedi 03 octobre, comme témoin, Farid Benyettou. Ce dernier était le premier mentor de Chérif Kouachi, accusé d’être l’un des deux auteurs de la sanglante tuerie de « Charlie Hebdo » en 2015.
« J’ai une part de responsabilité dans le parcours des frères Kouachi. Je suis forcément lié à leurs parcours », a notamment déclaré Farid Benyettou au début du procès Charlie Hebdo. L’ex-prédicateur, d’origine algérienne a jugé « important le fait de le reconnaître ». Avant d’ajouter qu’il « encourageait les frères Kouachi à partir en Irak, mais pas à faire le Djihad en France».
Plusieurs survivants de l’attaque perpétrée contre le journal satirique français, Charlie Hebdo, étaient dans la salle d’audience. Ceux-ci ont clairement exprimé leur agacement et leur colère vis à vis des propos tenus par Farid Benyettou. « N’aurait-il pas pu agir et user de son influence pour détourner Chérif Kouachi de ses idées radicales ? », s’interrogeaient-ils.
Me Metkzer, avocat de la partie civile, a également pointé du doigt Farid Benyettou. « Si vous n’aviez pas rencontré Chérif Kouachi, les attentats de Charlie Hebdo auraient-ils eu lieu ? Puisque c’est vous qui avez injecté le venin », lui a-t-il demandé. Farid Benyettou s’est défendu, en affirmant que Chérif Kouachi était devenu beaucoup plus dur sur ses positions et qu’il n’étaient plus d’accord.
Quel rôle jouait Farid Benyettou?
L’ancien prédicateur était le recruteur de la filière « des Buttes-Chaumont ». Celle-ci est une filière djihadiste qui visait à envoyer des combattants en Irak afin d’intégrer les rangs d’Al-Qaïda. Pour ce rôle, l’Algérien avait été condamné à six ans d’emprisonnement. Chérif Kouachi, quant à lui, avait écopé d’une condamnation de trois ans de prison ferme. Les deux hommes avaient continué de se voir jusqu’en 2014. Juste après les attentats visant Charlie Hebdo, en Janvier 2015, Farid Benyettou s’était présenté de lui-même aux services de renseignement français, se disant prêt à aider l’enquête. À l’issue de son audition, il avait été remis en liberté.
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