Ramadan 2025 en Algérie, manger en public : « autorisé de filmer », un avocat catégorique

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Le débat « manger en public », au cours du mois de Ramadan, refait surface en Algérie. Lors d’une émission diffusée sur la chaîne Ennahar TV, une téléspectatrice a exprimé son indignation face aux personnes qui mangent en public durant la journée. Elle a sollicité l’avis de l’avocat Nadjib Bitam, afin de comprendre les mesures légales applicables.

Sans hésitation, Me Bitam a fourni une réponse tranchante sur le fait de « manger en public pendant le Ramadan ». Il a d’abord précisé qu’il était « possible de filmer la personne en flagrant délit, à condition toutefois de ne pas diffuser la vidéo sur les réseaux sociaux ». Cette précision, selon lui, est essentielle pour respecter les lois en vigueur sur la protection de la vie privée. Toutefois, il a recommandé à la téléspectatrice « d’envoyer la vidéo à la police ou à la gendarmerie pour appuyer une éventuelle plainte ».

L’avocat a ensuite invoqué un fondement juridique qui, selon lui, encadre cette situation. Il a mentionné l’article 144-Bis 2 du Code pénal algérien, affirmant que ce texte de loi prévoit une peine de trois à cinq ans de prison ferme pour quiconque mange en public durant le Ramadan. Selon lui, « le parquet est tenu de s’autosaisir pour engager l’action publique », laissant entendre que la justice pourrait agir même en l’absence d’une plainte officielle.

« Est puni d’un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d’une amende de cinquante mille (50 000) DA à cent mille (100 000) DA, ou l’une de ces deux peines seulement, quiconque offense le prophète (paix et salut soient sur lui) et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’Islam, que ce soit par voie d’écrit, de dessin, de déclaration ou tout autre moyen. Les poursuites pénales sont engagées d’office par le ministère public. », détaille l’article 144-Bis 2 (Nouveau) du code pénal algérien.

Manger en public pendant le Ramadan : le Nigéria sévit

La police islamique de l’État de Kano, dans le nord du Nigeria, a récemment procédé à l’arrestation de plusieurs personnes pour avoir mangé ou vendu de la nourriture en public durant le mois sacré du Ramadan. Ces interpellations s’inscrivent dans le cadre du respect strict des règles religieuses imposées par la charia, en vigueur dans cet État majoritairement musulman.

Le commandant adjoint de la Hisbah, Mujahid Aminudeen, a confirmé que vingt individus avaient été arrêtés pour ne pas avoir observé le jeûne, tandis que cinq autres ont été interpellés pour avoir vendu de la nourriture. Selon lui, ces opérations vont se poursuivre tout au long du mois de Ramadan, période durant laquelle les musulmans pratiquants s’abstiennent de manger et de boire du lever au coucher du soleil.

D’après les déclarations du commandant, ces arrestations visent uniquement les musulmans, excluant ainsi les non-musulmans vivant dans l’État de Kano. Il a également souligné que la Hisbah considère tout comportement de rupture publique du jeûne comme un manque de respect envers la sacralité du Ramadan et qu’une tolérance zéro serait appliquée.

L’intervention des forces de la Hisbah a été motivée par des signalements anonymes de citoyens choqués par le fait de voir des personnes manger en pleine rue durant cette période. Les agents de la police islamique ont ainsi répondu à ces appels en procédant à des descentes dans divers lieux où ces infractions ont été constatées.

Contrairement aux années précédentes, où les personnes arrêtées avaient pu être libérées après avoir promis de respecter le jeûne, cette année marque un durcissement des sanctions. Les prévenus ont été immédiatement déférés devant un tribunal de la charia, où ils feront face à des sanctions dont la nature n’a pas encore été précisée.

Outre les interpellations pour non-respect du jeûne, la Hisbah a également procédé à d’autres arrestations, notamment de personnes arborant des coupes de cheveux jugées inappropriées, portant des shorts au-dessus du genou, ou encore de conducteurs de tricycles qui transportaient des passagers des deux sexes sans séparation.

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