Alors que le Ramadan est une période de spiritualité et de partage, il est également marqué par une adaptation des habitudes quotidiennes, notamment en matière de pratique sportive. À Alger, la forêt de Baïnem, celle de Bouchaoui et la promenade des Sablettes sont devenues des lieux de prédilection pour les amateurs de footing, de marche et de vélo au cours de ce mois de Ramadan. Chaque soir, à l’approche de l’heure de la rupture du jeûne, ces endroits s’animent et accueillent une foule de sportifs, qu’ils soient confirmés ou simples adeptes d’un mode de vie actif.
L’engouement pour ces espaces verts n’est pas un hasard. En effet, la forêt de Baïnem, avec ses sentiers ombragés et son air pur, offre un cadre idéal pour une activité physique en plein air. De nombreux habitants de la capitale y affluent quotidiennement, profitant du calme et du contact avec la nature pour se détendre tout en maintenant leur condition physique. Djamel, un fonctionnaire de 50 ans, confie à l’APS : « J’ai pris l’habitude de venir ici tous les soirs depuis le début du Ramadan. Cela me permet de m’aérer l’esprit après une journée de travail et d’avoir une activité régulière sans trop me fatiguer avant le ftour. »
Dans le même esprit, la forêt de Bouchaoui est une autre destination privilégiée. Ce vaste espace vert situé à l’ouest d’Alger propose des circuits aménagés qui attirent aussi bien les joggeurs que les familles en quête d’un moment de détente. Hadj Samir, retraité et habitué des lieux, explique à l’APS : « Bouchaoui est très accessible et bien équipé. Je m’y rends deux à trois fois par semaine pour marcher. Cela m’aide à rester en bonne santé, surtout pendant le Ramadan où l’on a tendance à manger plus que d’habitude. »
Les Sablettes, quant à elles, offrent un cadre différent, mais tout aussi prisé. Bordant la mer, cette promenade moderne attire chaque soir des centaines de marcheurs et de cyclistes qui profitent du coucher du soleil et de la brise marine. Moins boisé que les forêts précédemment citées, cet espace est apprécié pour son ambiance conviviale et son aménagement moderne. Pour certains, c’est l’occasion de socialiser et de passer un moment agréable avant de rentrer chez eux pour la rupture du jeûne. « J’aime venir ici car l’atmosphère est plus dynamique. On croise des amis, on discute, et cela aide à oublier la faim et la soif avant le ftour », raconte Rachid, un jeune actif.
L’attrait pour ces lieux ne se limite pas à une simple volonté de faire du sport. Il révèle également une prise de conscience croissante de l’importance de l’activité physique pour la santé. Le Ramadan, souvent associé à des excès alimentaires et une prise de poids, pousse de plus en plus de personnes à adopter une routine sportive, ne serait-ce que pour équilibrer les effets des repas copieux. Certains viennent même en famille, inculquant ainsi à leurs enfants l’importance de bouger régulièrement. « Nous avons décidé avec ma femme et nos enfants de marcher tous les soirs. Cela nous permet de passer du temps ensemble tout en prenant soin de notre santé », témoigne Farid, père de famille.
Les professionnels de santé encouragent cette tendance et rappellent que le choix du moment pour faire du sport durant le Ramadan est essentiel. Il est déconseillé de pratiquer une activité physique intense durant la journée, sous peine de risquer une déshydratation ou une baisse d’énergie. Les heures qui précèdent la rupture du jeûne sont les plus indiquées, car elles permettent au corps de récupérer rapidement grâce au repas du ftour. Un médecin du sport explique : « Idéalement, il faut opter pour des exercices modérés et éviter les activités trop intenses, surtout pour les personnes qui ne sont pas habituées à l’effort physique. La marche et le footing léger sont d’excellentes options. »
Si la fréquentation de ces espaces à Alger explose durant le mois sacré, de nombreux adeptes de ces activités affirment vouloir continuer leur routine même après le Ramadan. Pour beaucoup, cette expérience a permis de prendre conscience de l’importance de l’exercice régulier. Certains envisagent d’intégrer ces sorties sportives à leur quotidien, tandis que d’autres comptent réduire la fréquence mais maintenir une activité minimale. « Après le Ramadan, je continuerai à marcher au moins trois fois par semaine. Ce mois m’a permis de reprendre une bonne habitude que j’avais perdue », assure Nassima, une jeune mère de famille.
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