Actualité– Tramor Quemeneur, Historien français, spécialiste de la guerre d’Algérie s’est exprimé sur le sujet de la réconciliation mémorielle entre l’Algérie et la France. Et ce dans un entretien publié, aujourd’hui 06 février 2021, par le quotidien généraliste algérien Liberté.
Ainsi, l’historien français dit approuver la démarche « des petits pas », qui a été prônée par Benjamin Stora dans l’élaboration de son rapport sur le dossier de la réconciliation mémorielle entre l’Algérie et la France. Afin de justifier son point de vue, le même spécialité affirme que de grandes annonces auraient pu entraîner des blocages et donc compromettre toute avancée dans le sens de la réconciliation entre les peuples des deux pays.
Cependant, il estime qu’un apaisement total des mémoires est « extrêmement difficile », vu le fait qu’il y aura toujours, selon lui, des personnes qui diront que « ce n’est pas assez et que leur mémoire n’est pas suffisamment reconnue ». C’est ce qui aurait incité l’historien Benjamin Stora à proposer 22 mesures « concrètes et symboliques ». Sachant bien qu’en Hexagone, il est extrêmement compliqué d’aborder de ce sujet sensible de la réconciliation mémorielle entre l’Algérie et la France. « Il y a des personnes qui restent très attachées à l’Algérie française », ajoute-t-il.
Dossier de Mémoire Algérie France : ce qu’en pense l’historien de la position d’Emmanuel Macron
Concernant la position du président français Emmanuel Macron sur ce sujet, qui ne cesse de faire couler beaucoup d’encre, Tramor Quemeneur trouve que l’actuel Chef de l’Etat français est plus engagé que tous ses prédécesseurs. « Emmanuel Macron est plus disposé que ses prédécesseurs à traiter les questions liées à la colonisation sans doute parce qu’il n’a pas vécu toute cette période », a-t-il jugé. De plus, l’historien trouve qu’il y a une réelle volonté d’aller de l’avant du coté du palais de l’Elysée.
Toujours dans le même sillage et en guise de conclusion, l’historien français suggère un travail en concertation entre les chercheurs et étudiants en histoire des deux pays. « Pour cela, la question des visas reste cruciale. Il faut que les chercheurs – et au-delà, les étudiants – puissent travailler ensemble, partager le fruit de leurs travaux, se rencontrer, débattre… Et pour travailler, nous devons avoir accès aux archives, le plus largement possible. ». C’est ce qu’a notamment proposé Tramor Quemeneur, dans le but de réaliser un travail mieux construit.
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