Tamazight liée à « la France et Israël » : l’Algérie riposte

Tamazight liée à « la France et Israël » : l’Algérie riposte

La récente déclaration du soi-disant historien Mohamed Amine Belghith sur Sky News Arabia, chaîne basée aux Émirats arabes unis, a provoqué une véritable onde de choc en Algérie. En qualifiant Tamazight — pilier millénaire de l’identité nationale — de « création des services secrets français et sionistes », l’invité a déclenché une tempête diplomatique et culturelle dont les répercussions continuent de s’intensifier. Car au-delà d’un simple propos polémique, c’est l’un des fondements historiques de la nation algérienne qui a été ciblé de manière délibérée et offensante.

Tamazight n’est pas un artifice moderne. Elle est le témoignage vivant d’un peuple qui, depuis des millénaires, habite l’Afrique du Nord. L’Algérie, riche de son pluralisme culturel et linguistique, a reconnu cette langue comme officielle, aux côtés de l’arabe, affirmant ainsi sa volonté de bâtir une nation inclusive, unie et enracinée. Attaquer cette identité, c’est tenter de fragiliser l’unité d’un pays qui a payé son indépendance au prix fort, par le sang de millions de ses enfants.

La réaction algérienne, loin d’être émotionnelle, a été celle d’un État souverain refusant l’ingérence et les provocations déguisées en débats intellectuels. À travers un commentaire lu au journal télévisé de 20h, la Télévision publique nationale (ENTV) a dénoncé une escalade médiatique dangereuse émanant d’un « mini-État artificiel », expression symbolique utilisée pour désigner les Émirats arabes unis, accusés d’avoir franchi toutes les lignes rouges en s’en prenant à « l’unité et à l’identité du peuple algérien ».

Ces accusations ne sortent pas de nulle part. Elles reposent sur un climat régional où certains pays, dotés de moyens financiers colossaux mais en quête de légitimité historique, tentent d’imposer leur vision par des canaux médiatiques hostiles. Utiliser une figure se présentant comme historien pour discréditer les fondements d’une nation entière est un acte grave, perçu en Algérie comme une agression planifiée. L’histoire ne peut être falsifiée au gré des alliances géopolitiques ou des intérêts de quelques puissances émergentes.

Les Émirats, dans cette affaire, sont clairement en tort. En hébergeant et diffusant de tels propos sur l’une de leurs chaînes les plus regardées, ils se rendent complices d’une tentative de déstabilisation culturelle. Tamazight ne relève ni d’un complot, ni d’une invention contemporaine : elle est la voix d’un peuple résilient, enraciné dans ses montagnes, ses plaines et son désert depuis des siècles. L’attaquer, c’est insulter des générations entières qui ont résisté aux invasions, à la colonisation, et à toutes les formes d’oppression.

L’Algérie, fidèle à sa tradition de souveraineté et de dignité, n’a pas tardé à dénoncer l’ampleur de l’affront. L’ENTV a rappelé que le pays ne fléchira jamais devant les provocations et que les tentatives de division orchestrées depuis l’étranger échoueront face à la conscience nationale algérienne. L’histoire, la géographie et la mémoire commune du peuple sont plus fortes que n’importe quelle attaque idéologique.

Il ne s’agit pas ici d’un simple échange médiatique tendu. C’est un acte de défense nationale face à une offensive symbolique ciblant le socle même de l’Algérie. La Tamazight ne se résume pas à une langue, c’est une expression vivante de l’identité, de la résistance, et de l’histoire du pays. Les Émirats, en prêtant leur tribune à des discours révisionnistes, doivent en assumer les conséquences diplomatiques et morales.

La réponse algérienne est sans appel : elle défendra ses valeurs, ses langues, ses martyrs et ses symboles contre toute tentative d’effacement. L’Algérie ne pleure pas sur le soutien qu’elle a pu apporter dans le passé aux pays frères ; elle agit avec honneur. Et comme le résume la télévision publique : l’Algérie rendra coup pour coup.