Algérie actualité – Depuis un an, l’Algérie a réautorisé l’importation par les particuliers de véhicules d’occasion de moins de trois ans, mais cette décision n’est pas sans risques de fraude, a averti le directeur général des Douanes algériennes.
Lors de sa tournée à l’ouest du pays les 4 et 5 février, le général-major Abdelhamid Bekhouche a insisté sur l’importance pour les douaniers de rester vigilants lors du processus de dédouanement des véhicules de moins de trois ans.
Il a souligné la possibilité que des fraudeurs tentent de falsifier l’âge réel des véhicules pour les présenter au dédouanement comme étant plus jeunes qu’ils ne le sont en réalité. « Ils peuvent faire passer une voiture de cinq ou six ans d’âge pour un véhicule de moins de trois ans, faites attention », a-t-il prévenu.
Bekhouche a également alerté sur les risques liés à l’introduction frauduleuse de véhicules polluants en provenance d’Europe. Il a souligné que cela pourrait avoir de lourdes conséquences pour l’économie nationale, car l’Algérie pourrait se voir imposer des taxes pour la pollution de l’environnement. « Attention, attention, attention », a-t-il martelé aux douaniers.
L’importation de véhicules de moins de trois ans est autorisée en vertu de l’article 66 de la loi de finances pour 2023. Les particuliers sont ainsi autorisés à importer ces véhicules une fois tous les trois ans, pour un usage personnel et en utilisant leur propre devise. Un décret exécutif publié en février 2023 a précisé les modalités d’application de cette mesure, suivi en mars par un document des Douanes détaillant les procédures de dédouanement.
Cette décision d’autoriser l’importation de véhicules de moins de trois ans répond à une demande croissante des citoyens algériens et vise à moderniser le parc automobile du pays. Cependant, elle nécessite une surveillance accrue pour éviter les fraudes et garantir le respect des normes environnementales. Les douaniers algériens sont donc appelés à redoubler de vigilance dans le traitement de ces importations.
Véhicules de moins de 3 ans : voici les prix référentiels
L’autorisation d’importer des voitures de moins de 3 ans en Algérie, décidée en octobre 2022 par le président Abdelmadjid Tebboune, est entrée en vigueur le 22 février 2023 avec la publication du texte officiel dans le Journal officiel numéro 11.
Malgré cette mesure, plusieurs détails techniques nécessaires à l’opération n’avaient pas été communiqués au public, notamment les prix préférentiels applicables pour l’achat de ces véhicules à l’étranger. Cependant, les services des Douanes algériennes ont récemment rendu publiques ces informations en publiant une note détaillant les prix de référence pour l’importation de voitures de moins de 3 ans en Algérie.
Selon cette note, les voitures concernées doivent être acquises pour un prix minimum de 8000 euros, soit environ 168 millions de centimes de dinars au taux de change du marché noir des devises. Ces prix référentiels sont basés sur une liste établie par la Direction générale des douanes, intitulée « Argus version 2023 », qui répertorie les prix des modèles de voitures de tourisme fabriqués et commercialisés en Europe. Cette liste s’inspire du magazine français Argus spécialisé dans l’automobile pour les particuliers et les professionnels.
Voici quelques exemples de modèles de voitures et leurs prix référentiels :
- Citroën C3 : 17600 euros
- Berlingo 3 : 25600 euros
- Dacia Sandero 3 : 14000 euros
- Fiat 500 : 12000 euros
- Fiat Tipo : 18000 euros
- Kia Picanto 3 : 13700 euros
- Peugeot 208 : 17600 euros
Ces prix sont établis en euros et varient en fonction de l’année de fabrication du véhicule. En analysant les prix des voitures d’occasion et en prenant en compte les frais d’importation et les taxes douanières, il apparaît que l’importation de ces véhicules coûtera cher aux Algériens. En comparant le prix d’une voiture Fiat neuve avec celui d’une voiture de moins de 3 ans, on constate que les prix sont assez similaires.
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