Véhicules en Algérie : en attendant MAZ, SOKON a tout ficelé

MAZ

L’Algérie avance à grands pas vers la concrétisation de son ambition de devenir un acteur reconnu dans l’industrie automobile. Alors que les discussions avec de nombreux partenaires étrangers, dont MAZ se poursuivent pour une éventuelle implantation en Algérie, certaines collaborations prennent forme et se matérialisent déjà sur le terrain. C’est dans ce contexte qu’une dynamique économique soutenue s’installe, marquée notamment par les premiers jalons posés par des entreprises étrangères désireuses d’investir dans le secteur automobile national.

Parmi les firmes étrangères qui vont investir en Algérie, on trouve le constructeur chinois SOKON, dont l’implantation commence à se dessiner concrètement à Batna, plus précisément dans la commune de Zana El Beida. Une délégation représentant cette entreprise spécialisée dans la fabrication de véhicules et d’automobiles a été reçue samedi par le wali de Batna, Mohamed Benmalek. Cette rencontre officielle a marqué le lancement opérationnel d’un projet industriel d’envergure, appelé à jouer un rôle stratégique dans la relance du tissu économique local.

La première phase de ce projet consistera à assembler des véhicules utilitaires et de transport de personnes selon le système SKD, c’est-à-dire à partir de kits semi-démontés importés. L’objectif affiché ne se limite toutefois pas à l’assemblage : il inclut également le transfert de technologie, ainsi qu’un volet important consacré à la formation de la main-d’œuvre locale. Cela permettra non seulement de valoriser les compétences nationales, mais aussi d’assurer un ancrage durable du savoir-faire technique au sein de la région. Le démarrage de cette activité industrielle devrait permettre la création immédiate de 450 emplois directs, un chiffre appelé à évoluer significativement au fil du développement du projet. En effet, une fois la phase de montage complet (système CKD) atteinte, le nombre de postes créés pourrait grimper à 1300, illustrant ainsi l’impact potentiel de cette initiative sur le marché de l’emploi dans la wilaya.

En parallèle à ce projet déjà enclenché, d’autres pistes de coopération sont activement explorées par les autorités algériennes. Lors de la première session de la Commission mixte algéro-biélorusse de coopération commerciale, économique, scientifique et technique, qui s’est tenue jeudi à Minsk, le constructeur biélorusse MAZ a exprimé sa volonté d’installer une unité de production en Algérie. Le ministre du Commerce biélorusse, Artur Karpovichsa, a évoqué un intérêt particulier pour la relance de la fabrication de tracteurs MTZ et de chargeurs frontaux BeAZ sur le territoire algérien. Il a également confirmé que les discussions incluent le lancement de la production et de l’assemblage de véhicules MAZ, en présence du ministre algérien Youcef Cherfa. MAZ, héritier de l’industrie soviétique, produit aujourd’hui camions, bus et autres véhicules lourds et constitue un pilier industriel de l’Europe de l’Est. Ce projet, encore en phase préparatoire, témoigne de l’attractivité croissante du marché algérien pour les industriels étrangers.

La dynamique algérienne dans ce secteur ne s’arrête pas là. La veille de cette session à Minsk, une rencontre importante s’est tenue à Alger entre Sifi Ghrieb et une délégation de l’entreprise américaine APTIV, un équipementier automobile de premier plan, issu de la galaxie General Motors. Cette réunion a porté sur la création d’une usine de fabrication de câbles électriques pour véhicules, ce qui permettrait d’ajouter une pièce essentielle au puzzle de l’intégration industrielle en Algérie. La localisation de la production de composants, combinée aux projets d’assemblage et de construction de véhicules, confère au pays une position stratégique auprès des géants de l’automobile. La présence d’un représentant de Stellantis Algérie à cette rencontre ajoute une dimension supplémentaire à la crédibilité et au sérieux des discussions engagées.

Avec des projets comme celui de SOKON à Batna, l’intérêt manifeste de MAZ pour le marché algérien, et l’implication d’un acteur majeur comme APTIV dans le tissu industriel local, l’Algérie semble bel et bien déterminée à prendre une place de choix dans l’échiquier automobile africain. En conjuguant transfert de compétences, création d’emplois, et intégration progressive de la chaîne de valeur, le pays trace une voie qui pourrait, à moyen terme, en faire un hub industriel incontournable dans la région. La concrétisation de ces projets pourrait marquer un tournant décisif dans la stratégie économique nationale, avec des retombées tangibles sur le développement régional, la souveraineté technologique, et l’attractivité des investissements étrangers.

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