En Algérie, le marché des véhicules continue de susciter des préoccupations majeures, notamment en raison des pratiques spéculatives qui y prolifèrent. Face à cette situation préoccupante, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Lotfi Boudjemaa, est récemment intervenu avec fermeté. Lors d’une séance de questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN), tenue jeudi 10 avril 2025, il a confirmé que des instructions strictes ont été données aux procureurs généraux dans l’ensemble du pays pour endiguer ce phénomène qui nuit à la stabilité du marché et met en péril l’économie nationale.
Cette intervention marque une étape importante dans l’effort gouvernemental visant à mettre fin aux pratiques illégales de certains acteurs du secteur automobile. Dans une note officielle adressée aux procureurs généraux, le ministre de la Justice a exigé une vigilance accrue et une application rigoureuse de la loi envers les spéculateurs. Ces derniers, par des méthodes de manipulation des prix, des retenues artificielles de véhicules ou encore des reventes à des prix abusifs, compromettent l’accès équitable à l’automobile pour des milliers de citoyens algériens. Ce phénomène, déjà observé à plusieurs reprises au cours des dernières années, s’est amplifié avec la reprise des importations de véhicules neufs et l’augmentation de la demande après une longue période de restrictions.
La spéculation sur les véhicules en Algérie est perçue comme un frein direct à la dynamique économique du pays. En entravant la fluidité du marché, elle accroît la pression sur les prix, nourrit un climat de méfiance et génère des tensions sociales, en particulier chez les jeunes et les familles modestes qui peinent à acquérir un véhicule. En intervenant à ce niveau, le ministère de la Justice s’inscrit dans une démarche de coordination étroite avec les autres institutions de l’État, dans l’objectif de garantir une transparence accrue du marché et une meilleure protection des consommateurs.
Au-delà de l’aspect répressif, l’approche du gouvernement algérien semble également inclure une modernisation des outils de régulation. Lors de cette même intervention devant l’Assemblée populaire nationale, Lotfi Boudjemaa a également mis en avant les avancées du secteur de la justice en matière de numérisation. Il a rappelé que toutes les démarches judiciaires sont en cours de numérisation, une transformation en profondeur qui vise à rendre le système judiciaire plus rapide, plus accessible et plus transparent. Cette transition numérique pourrait également jouer un rôle dans la surveillance du marché automobile, notamment à travers la traçabilité des transactions, l’identification des revendeurs suspects et la constitution de bases de données partagées entre les institutions concernées.
L’engagement du ministère de la Justice s’inscrit donc dans un cadre plus large de réformes structurelles, où l’État tente de rétablir des mécanismes de régulation efficaces face aux déséquilibres du marché. En agissant contre les spéculateurs, le gouvernement entend aussi renforcer la confiance des citoyens dans les institutions et garantir un environnement économique plus sain. La lutte contre la spéculation sur les véhicules s’ajoute ainsi aux autres priorités de régulation de l’économie nationale, dans un contexte où la relance industrielle et l’ouverture à l’importation sont à l’ordre du jour.
Alors que la demande en véhicules demeure forte en Algérie et que l’accès à l’automobile représente pour de nombreux ménages un enjeu crucial de mobilité et de dignité sociale, cette initiative du ministre de la Justice apparaît comme un signal fort. En s’attaquant frontalement aux pratiques illicites, les autorités judiciaires algériennes veulent affirmer leur rôle de garant de l’équité économique. Reste désormais à voir si ces instructions seront suivies d’effets concrets sur le terrain, à travers des contrôles renforcés, des sanctions exemplaires et une coopération efficace entre les instances judiciaires, économiques et de sécurité.
Dans un pays où le véhicule personnel reste un outil central de la vie quotidienne et professionnelle, toute action en faveur d’une régulation saine du marché automobile est susceptible de produire un impact significatif sur la qualité de vie des citoyens. L’intervention du ministre Lotfi Boudjemaa pourrait ainsi marquer un tournant dans la lutte contre une forme de spéculation devenue trop fréquente et, pour beaucoup, injustifiable.
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