L’industrie automobile en Algérie prend un nouveau tournant avec l’annonce d’un projet d’envergure porté par le géant américain Aptiv. Connue pour son expertise dans la conception et la fabrication de systèmes électriques pour véhicules, l’entreprise projette de bâtir une usine de câbles électriques automobiles sur le sol algérien. Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de relance industrielle, où la substitution des importations par la production locale devient un axe stratégique central.
Reçue par le ministre de l’Industrie, M. Sifi Ghrieb, au siège du ministère, une délégation d’Aptiv, accompagnée d’un représentant de Stellantis Algérie et de plusieurs cadres du ministère, a exposé les contours de ce projet industriel ambitieux, marquant une étape significative dans la transformation du tissu productif national.
L’entreprise américaine, qui opère sous le nom d’Aptiv depuis sa séparation d’avec General Motors en 1999, a déjà une présence internationale marquée dans le secteur des technologies automobiles. Son siège, situé à Troy, dans l’État du Michigan, aux États-Unis, coordonne les opérations mondiales d’une entreprise réputée pour son savoir-faire en matière d’équipements électroniques et de connectivité embarquée. Forte de cette expertise, la société entend s’associer à un industriel algérien pour ériger une usine dédiée à la production de câbles électriques pour véhicules, un composant essentiel dans l’architecture des voitures modernes, notamment dans les modèles électriques et hybrides.
Lors de cette rencontre, la délégation d’Aptiv a présenté un exposé détaillé sur l’ensemble du projet, mettant en avant les enjeux industriels, technologiques et économiques qui y sont liés. L’usine, qui sera construite en Algérie, vise à produire localement des faisceaux de câblage pour répondre aux besoins croissants du marché automobile national, tout en ouvrant la voie à une potentielle exportation vers d’autres marchés, notamment africains et européens. Le partenariat avec un acteur local permettra non seulement de renforcer la chaîne d’approvisionnement domestique, mais aussi de transférer une partie des compétences techniques et du savoir-faire industriel vers les ressources humaines locales.
Le ministre Sifi Ghrieb a salué l’initiative d’Aptiv, qualifiant ce projet de stratégique dans le cadre de la politique de localisation de la filière automobile. Il a souligné que cette implantation industrielle permettrait de réduire la dépendance du pays à l’égard des importations de pièces détachées et de promouvoir un environnement favorable à l’investissement productif. Il a également mis l’accent sur la nécessité de développer un écosystème industriel capable de répondre à la demande interne, tout en visant à terme l’exportation de composants fabriqués localement. L’objectif, selon ses déclarations, est d’atteindre une capacité de production évolutive, soutenue par une montée en compétence progressive de la main-d’œuvre nationale et un renforcement du tissu de sous-traitance.
Ce projet s’inscrit dans un contexte où l’Algérie cherche à redonner un nouveau souffle à son secteur industriel, en particulier dans le domaine de la mécanique et de l’automobile. La présence d’un acteur mondial tel qu’Aptiv pourrait jouer un rôle catalyseur dans ce processus, en attirant d’autres investisseurs et en créant un effet d’entraînement sur d’autres segments de la filière. Le transfert de technologie annoncé représente un levier fondamental pour l’émergence d’un savoir-faire local, tout comme la création d’emplois qualifiés dans un secteur à fort potentiel de croissance.
En donnant leur feu vert à ce projet, les autorités algériennes entendent ainsi donner un signal fort en faveur d’un environnement d’affaires plus attractif et d’une industrie compétitive, durable et capable de s’adapter aux évolutions technologiques mondiales. Cette collaboration entre Aptiv et un partenaire local pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour la fabrication de composants automobiles en Algérie, en ligne avec les ambitions du pays de devenir un pôle industriel régional.
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