Visite en France : Abdelmadjid Tebboune impose des conditions drastiques

Tebboune visite en France

Algérie actualité La planification de la visite d’Abdelmadjid Tebboune en France, en réponse à la visite d’Emmanuel Macron à Alger en août 2022, semble être une tâche complexe, soulevant des interrogations quant à la concrétisation de cet événement.

Initialement prévu pour début mai 2023 et reporté à juin de la même année pour éviter les manifestations du 1er mai en France, le voyage présidentiel ne cesse d’être différé, suscitant des interrogations de part et d’autre de la Méditerranée. Abdelmadjid Tebboune, dans une déclaration en août 2023, affirmait que sa visite en France était toujours d’actualité mais dépendait du programme de l’Élysée, soulignant que ce ne serait pas une simple visite touristique.

Alors que l’année 2023 touche à sa fin, la visite tant attendue n’a pas encore eu lieu, alimentant les spéculations au sein des observateurs politiques en France et en Algérie. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Ataf, a récemment été interrogé sur les raisons de ces reports répétés par la chaîne d’information Al Jazeera.

Selon Ahmed Attaf, la visite présidentielle est toujours d’actualité, mais elle aura lieu lorsque les conditions nécessaires seront réunies. Il a identifié cinq dossiers cruciaux : la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français au Sahara, et les archives. La mémoire comprend la demande de restitution de l’épée et du burnous de l’émir Abdelkader, actuellement au château d’Amboise, où il a été emprisonné entre 1842 et 1852.

Le dossier des essais nucléaires des années 1960 constitue un autre point de friction, avec l’Algérie demandant une reconnaissance des dommages causés et des indemnisations de la part de la France. Sur le plan économique, la proposition algérienne de créer un fonds d’investissement de 100 millions d’euros a été rejetée par la France. Ahmed Attaf souligne que la relation franco-algérienne évolue, ni amicale ni hostile, mais en tant que partenariat.

Quant à la mobilité, Ahmed Attaf a évité les détails, mais ce dossier sensible intervient dans un contexte où des débats en France sur l’immigration remettent en question l’accord de 1968 qui accorde un statut particulier aux Algériens en France.

La visite présidentielle d’Abdelmadjid Tebboune en France demeure en suspens, conditionnée par des enjeux complexes et des demandes spécifiques qui reflètent l’histoire et les relations entre les deux nations. Les observateurs attendent avec anticipation de voir comment ces conditions seront traitées pour concrétiser cette visite diplomatique cruciale.

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