Air Algérie, la compagnie nationale, se trouve confrontée à une situation délicate suite à sa commande de nouveaux appareils auprès du constructeur Boeing. Cette décision, qui semblait être un pas en avant pour la modernisation de sa flotte, pourrait désormais la placer dans une position précaire.
Depuis l’incident de la porte arrachée de l’appareil d’Alaska Airlines, les audits menés par la Federal Aviation Administration (FAA), le régulateur américain de l’aérien, ont mis en lumière de graves problèmes au sein des sites de production de Boeing ainsi que de son principal fournisseur, Spirit AeroSystems.
Selon les révélations du New York Times, le rapport d’audit de la FAA a identifié « des dizaines de problèmes » dans le processus de fabrication, notamment le non-respect des procédures approuvées et l’absence de contrôles qualité adéquats. Sur les 89 points audités, Boeing a échoué à 33 d’entre eux, ce qui soulève des inquiétudes sérieuses quant à la fiabilité de ses avions.
Parmi les exemples les plus troublants, la FAA a découvert que des mécaniciens de Spirit AeroSystems utilisaient une carte-clé d’hôtel pour vérifier le joint d’une porte, une pratique clairement non conforme. De plus, l’entreprise avait recours à du savon liquide grand public pour lubrifier les joints de porte, une pratique inacceptable pour des standards de sécurité aéronautique.
L’examen de la FAA a également révélé des lacunes dans la compréhension des processus de contrôle qualité de Boeing par ses employés. Sur six ingénieurs interrogés, la note moyenne globale n’a atteint que 58%, ce qui soulève des questions sur la formation et la supervision au sein de l’entreprise.
Face à ces révélations accablantes, Spirit AeroSystems a déclaré examiner toutes les non-conformités identifiées en vue de prendre des mesures correctives. De son côté, Boeing s’est engagé à mettre en œuvre des changements immédiats et à élaborer un plan d’action complet pour renforcer la sécurité et la qualité de ses avions.
Il est important de noter que ces problèmes surviennent dans un contexte où le National Transportation Safety Board enquête sur l’incident du vol d’Alaska Airlines et où le ministère de la Justice a ouvert une enquête criminelle, ajoutant ainsi à la pression sur Boeing pour améliorer ses pratiques et restaurer la confiance des compagnies aériennes et de leurs passagers.
Pour Air Algérie, ces révélations soulèvent des préoccupations légitimes concernant la sécurité et la fiabilité des avions qu’elle a commandés à Boeing. Il est essentiel pour la compagnie de surveiller de près l’évolution de la situation et d’évaluer les risques potentiels pour sa flotte et sa réputation.
Il est à rappeler que, Air Algérie, dans le cadre de la modernisation de flotte, a opté pour huit avions moyens porteurs de type B 737-9 Max auprès du géant aéronautique américain Boeing. Cette annonce a été faite mercredi 17 mai 2023, marquant ainsi une étape significative pour la compagnie aérienne nationale.
Le contrat a été officiellement signé par l’ancien PDG d’Air Algérie, Yacine Benslimane, et Laura Wolfe-Schutle, responsable des contrats pour les avions commerciaux de Boeing. Cette nouvelle acquisition est un pas de plus vers la modernisation et le renforcement de la flotte d’Air Algérie.
Dans ses déclarations, Yacine Benslimane avait souligné l’importance de cet accord pour la compagnie, affirmant que ces nouveaux avions s’inscrivent parfaitement dans le cadre de la modernisation continue de la flotte d’Air Algérie. Il a également précisé que le premier avion devrait être livré en 2027, offrant ainsi à la compagnie une perspective de renouvellement de sa flotte à moyen terme.
Cette acquisition fait suite à une consultation internationale lancée par Air Algérie en septembre 2022 pour l’acquisition de 15 nouveaux appareils. Après un processus rigoureux, les offres des soumissionnaires ont été évaluées, et le marché a été attribué provisoirement à Boeing et Airbus. Selon les détails de l’attribution provisoire, Boeing fournira à Air Algérie huit avions moyens porteurs de type B 737-9 Max, tandis qu’Airbus fournira sept gros porteurs, dont cinq de type A 350-900 et deux de type A 350-1000.
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