Algérie : voici comment Said Bouteflika dirigeait la justice par SMS

Montage : Said Bouteflika justice algérienne

Algérie ActualitéSaid Bouteflika, frère cadet du président déchu Abdelaziz Bouteflika aurait instruit à maintes reprises la justice algérienne, par le biais de SMS. Et ce dans le cadre de plusieurs affaires, telles que celle de la chaine de télévision privée Beur Tv. C’est ce que rapporte, aujourd’hui 29 janvier, le média arabophone Elkhabar. 

Ainsi, l’ancien conseiller de l’ex président algérien serait intervenu à trois reprises auprès de l’ancien ministre de la justice Tayeb Louh. Ces trois interventions auraient été dans le cadre du jugement d’un directeur de publication d’un journal électronique, ainsi que pour la libération d’un ami proche à lui.

Said Bouteflika aurait également envoyé des SMS à l’ancien ministre de la justice algérienne, afin de l’inciter à intervenir dans l’affaire de la marque commerciale de la chaine de télévision privée Beur TV, qui opposait Kettane Nacer à Réda Méhigueni. Ce dernier, faut-il le rappeler, occupait le poste de Directeur général de la même chaine TV en Algérie. Il avait été arrêté, en date du 15 mars 2020. Pour cela, la même source a rendu publics les contenus des textos qu’aurait reçu Said Bouteflika, et qu’il aurait transmis, juste après, à Tayeb Louh.

Said Bouteflika et la justice algérienne : voici le contenu des SMS dévoilés

« Le dossier de Beur TV est en stand-by. Le Juge dit avoir besoin d’ordres venant de ses supérieurs, il nous faudra une intervention ». C’est l’un des messages qu’aurait reçu l’homme d’affaires algérien Ali Haddad de la part de sa conseillère juridique. Suite à cela, il l’aurait transféré au ministre de la Justice, par le biais de Said Bouteflika, afin de faire en sorte que le verdict du procès de Beur TV soit en faveur de Kettane Nacer. D’autres textos échangés entre le frère cadet de l’ancien président et Tayeb Louh seraient également détenus par Elkhabar.

Par ailleurs, il y a lieu de souligner que, lors de son jugement, Said Bouteflika a complétement nié avoir connaissance du contenu des textos échangés avec Ali Haddad et qu’il a envoyé au Garde des Sceaux algérien. « Même si j’avais des liens avec Haddad et Louh, je ne me suis jamais mêlé des affaires juridiques. Je n’ai jamais pris le parti d’une quelconque personne », a affirmé Said Bouteflika pendant sa défense.

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