Algérie : Voilà pourquoi le ministre des Transports a été limogé

Algérie ministre transports limogé
Les raisons possibles du limogeage du ministre algérien des Transports

Immigration – Algérie Visas et Voyages – Le ministre des Transports de l’Algérie, Aïssa Bekkaï, a été limogé, dans la soirée de mercredi 9 mars, par le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, et ce, pour « faute grave », comme indiqué dans un communiqué laconique de la présidence de la République. Rien n’a filtré officiellement sur les raisons exactes de ce limogeage.

Devant l’absence d’une communication officielle claire, les spéculations prennent naturellement le relais. Pour dire pourquoi en Algérie, un ministre des Transports a-t-il été limogé, alors qu’il était le plus en vue, à la faveur de l’actualité en lien avec les frontières partiellement fermées, le nombre réduit de vols internationaux à augmenter et les prix exorbitants des billets d’avion à combattre.

Dans un article publié ce samedi 12 mars, le quotidien francophone Liberté semble avoir trouvé quelques possibles réponses. Ou ce qu’on pourrait appeler quelques grilles de lecture. Aïssa Bekkaï aurait évoqué la corruption qui ronge le secteur des Transports. Sur ce point, il aurait parlé de plusieurs dossiers et ses déclarations ont été reprises par le président du MSP comme les éventuelles raisons du limogeage.

Le ministre des Transports limogé parce qu’il aurait vidé son sac à l’APN ?

Selon la même source, c’est devant la Commission des transports de l’APN que l’ex-ministre des Transports a vidé son sac. Il aurait parlé des bateaux saisis en Europe. Ces navires qui appartenaient à des sociétés publiques, auraient été vendus en pièces détachées. Aïssa Bekkaï aurait également évoqué la mauvaise gestion de certains groupes publics. De même que les déficits chroniques de trésorerie qui empêchent des entreprises de se développer

L’ex-ministre des Transports n’a, semble-t-il, pas mâché ses mots. Notamment quand il a abordé la mauvaise gestion des compagnies Air Algérie et l’Entreprise nationale du transport maritime des voyageurs (ENTMV). Sur ce plan, il a certainement trouvé tellement de choses à dire. Mais, est-ce suffisant pour expliquer un limogeage quasi-brutal ? Ce n’est pas évident devant la complexité de la gestion publique en Algérie.

En Algérie, le ministre n’annonce pas les décisions importantes

Mais dans son propos, le quotidien algérien croit déceler d’autres raisons possibles à ce limogeage surprenant. L’on peut croire que Bekkaï paie sa décision d’ouvrir le ciel algérien à des compagnies privées. Ou plutôt ses annonces publiques sur l’octroi d’un registre de commerce à une compagnie privée. Abdelmadjid Tebboune voulait-il que ce soit lui qui annonce cette information importante ?

Enfin, beaucoup ont vu dans ce limogeage un lien avec la publication de la décision d’augmenter le nombre de vols internationaux. En fait, quelques heures avant son écartement, Aïssa Bekkaï a annoncé un programme de 108 vols supplémentaires au profit d’Air Algérie. Comprendre un programme de 108 autres vols accordés aux compagnies étrangères desservant les aéroports algériens. Parmi ces vols, 74 touchent les lignes entre la France et l’Algérie. Abdelmadjid Tebboune voulait-il la primeur de l’annonce ? Etait-il contre que la France prenne la part du lion de ce nouveau programme ? Beaucoup de questions resteront sans réponses dans l’immédiat.

Lire aussi : Vols entre la France et l’Algérie : Nouveaux avantages d’une compagnie française