Les employeurs en France s’apprêtent à faire face à de nouvelles obligations qui pourraient apporter une bouffée d’air frais pour de nombreux salariés, y compris les Algériens. Une récente directive européenne vise à instaurer des mesures de transparence au sein des entreprises de plus de 100 salariés, visant à promouvoir l’égalité des rémunérations entre les employés.
Virgile Raingeard, directeur général du cabinet de conseil d’entreprises Figures, souligne l’importance de ce changement en expliquant : « Aujourd’hui, l’employeur a le monopole sur l’accès à l’information. Ça va vraiment être un changement majeur pour les entreprises, car depuis des décennies en France, c’est l’ère de l’opacité. » Cette directive européenne, consacrant des devoirs pour les employeurs et des droits pour les travailleurs, doit être intégrée dans le droit national des États membres d’ici 2026.
L’un des changements les plus significatifs concerne le droit des candidats à un emploi de recevoir des informations sur la rémunération proposée ou, au minimum, une fourchette indicative. Les employeurs seront également tenus de mettre à disposition les critères utilisés pour déterminer la rémunération et les évolutions potentielles. Cela englobe non seulement le salaire de base, mais aussi tous les avantages, qu’ils soient en espèces ou en nature, fournis par l’employeur au salarié en raison de son emploi.
Ces nouvelles obligations ne visent pas à entraver la négociation salariale, mais plutôt à garantir une négociation plus informée. Cette transparence accrue s’inscrit dans une démarche globale visant à lutter contre le manque de clarté entourant les rémunérations des salariés, éliminant ainsi les surprises désagréables lors de la réception des fiches de paie.
L’objectif central de cette directive est de renforcer l’application du principe de l’égalité des rémunérations entre hommes et femmes pour un même travail ou un travail de même valeur. Les travailleurs auront le droit de demander et de recevoir des informations sur leur niveau de rémunération individuel, ainsi que sur les niveaux moyens de rémunération par catégorie et par sexe.
L’article 9 de la directive va encore plus loin en imposant aux employeurs l’obligation de fournir l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, ainsi que la proportion de travailleurs féminins et masculins bénéficiant de composantes variables ou complémentaires. Virgile Raingeard souligne également une interdiction pour les employeurs de demander l’historique salarial ou le salaire actuel d’un candidat, afin de garantir une évaluation équitable et objective des compétences et de l’expérience.
Ces nouvelles obligations représentent une avancée significative vers une plus grande égalité salariale et un environnement de travail plus transparent. Pour les Algériens en France, ces changements pourraient apporter une assurance accrue dans le domaine de l’emploi, encourageant une négociation équitable avec les employeurs et favorisant une meilleure reconnaissance de la valeur individuelle dans le monde professionnel français.
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