Bouteilles pour éviter les rats dans un HLM : la folle histoire de l’Algérien Mohamed Laadjal

Algérien HLM

Mohamed Laadjal, Algérien établi en France et président de l’amicale des locataires de la résidence HLM Montédour, a tiré la sonnette d’alarme. Deux ans après la fin des travaux de réhabilitation, l’amicale se plaint du manque d’entretien, de « malfaçons » et de l’augmentation importante du prix de l’eau.

« Il y a de plus en plus de rats. Des locataires se barricadent en mettant des bouteilles en plastique sur leurs balcons pour éviter qu’ils n’entrent ! Il y a des moisissures sur les portes palières, des portes coupe-feu qui ne ferment pas automatiquement, des fissures sur les balcons, la peinture qui s’écaille, des infiltrations, pas de poignée sur la porte d’entrée, des problèmes dans les logements (moisissures), un trou dans l’espace de jeux pour enfants, un espace jeux qui a été enlevé, le mobilier urbain pas changé, le local à vélo laissé à l’abandon, tout comme cette entrée de parking où la végétation est envahissante. Et tous ces encombrants qui s’entassent par terre. », confie l’Algérien au sujet de sa résidence HLM à Actu.fr

À Franconville, dans le Val-d’Oise, Mohamed Laadjal, dépité et en colère, énumère, en faisant le tour de la résidence gérée par Val-d’Oise Habitat (VOH), l’ensemble des « malfaçons » et des « travaux mal exécutés » constatés depuis la fin de la réhabilitation. Il s’agit en l’occurrence des immeubles « Team », rue de la Croix-Verte. Pour lui, « il n’y a pas de suivi, cette résidence est abandonnée, c’est une honte. »

Le représentant des locataires a écrit au bailleur à la fin de l’année dernière. « La goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est l’augmentation de 70 % du prix du mètre cube de l’eau chaude sanitaire, passé de 10,11 € à 17,26 €. » Saïda, une locataire, déplore : « Le chauffage au sol aussi parfois fonctionne mal, ça m’a obligé l’hiver dernier à installer un radiateur électrique, ça m’a coûté 180 € d’électricité en plus. »

La résidence Montédour avait bénéficié d’une première réhabilitation en 1991 puis d’une deuxième en 2007. C’est donc la troisième réhabilitation qui a été achevée il y a deux ans. Mais selon l’amicale, beaucoup de choses sont à revoir. « Nous regrettons ne pas avoir été associés à la réception des travaux ce qui aurait permis de mettre en évidence les travaux mal exécutés », souligne l’amicale dans une lettre adressée à Val-d’Oise Habitat.

HLM : des solutions à l’étude pour les voisins de l’Algérien

La directrice de maîtrise d’ouvrage du bailleur explique que plusieurs visites ont eu lieu en présence de la maîtrise d’œuvre et de l’entreprise « nous permettant d’attester la présence de dégradations (écaillage, cloquage) plus ou moins marquées des peintures des coursives (…) et des phénomènes d’infiltration d’eau ». Le bailleur assure que des solutions de reprises « pérennes sont à l’étude ».

Quant aux « malfaçons », le bailleur explique qu’elles ont bien été observées et « notifiées aux entreprises » et qu’elles ont toutes été « reprises ». « Il n’est pas d’usage que les habitants soient conviés aux opérations de réception », précise le bailleur, qui répond point par point dans un courrier à l’amicale de Montédour.

Au sujet des rats, VOH précise que le contrat prévoit deux opérations de dératisation par an. Les trous dans les balcons sont un élément architectural ne pouvant être modifié. Des réponses qui ne satisfont pas Mohamed Laadjal. Il se réserve la possibilité de saisir la commission départementale de conciliation.

Val-d’Oise Habitat se défend

Interrogé quant aux critiques de l’amicale de locataires, le bailleur Val-d’Oise Habitat a fait parvenir à Actu.fr la réponse suivante :

« Comme vous le savez, les travaux de réhabilitation de la résidence Montédour sont terminés depuis maintenant deux ans. Les principales réserves ont été levées à la livraison des travaux, et des sujets complémentaires sont en effet apparus. Pour ces nouveaux dysfonctionnements, différentes actions à mener pour les résoudre sont actuellement à l’étude. Toutes les informations seront naturellement partagées auprès des locataires.

Concernant la présence de rongeurs : la prochaine campagne de dératisation est d’ores et déjà prévue en juin. Des campagnes complémentaires sont également prévues. »

Les défis rencontrés par les résidents de Montédour mettent en lumière les problèmes persistants de gestion et d’entretien des logements sociaux en France. La situation à Franconville n’est malheureusement pas un cas isolé, mais elle incarne les frustrations et les difficultés rencontrées par de nombreux locataires à travers le pays. Les réponses des bailleurs sociaux doivent être rapides et efficaces pour assurer des conditions de vie décentes et éviter que les tensions ne s’aggravent davantage.

Pour Mohamed Laadjal et les autres résidents, la lutte continue. Ils espèrent que leur cri d’alarme sera entendu et que des actions concrètes seront mises en place pour résoudre ces problèmes urgents.

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