Immigration – Algérie visas et voyages – Le président de la République française, Emmanuel Macron, a récemment pris une mesure surprenante en ce qui concerne les relations avec l’Algérie.
En effet, la France a décidé d’élargir l’accès à ses archives relatives à la Guerre d’Algérie, en autorisant la consultation des documents impliquant des mineurs. Cette décision a été annoncée dans un décret publié ce dimanche 27 août au Journal officiel. Cette action répond aux demandes des historiens et des familles de victimes.
En décembre 2021, en réponse aux déclarations faites par Emmanuel Macron en mars de la même année, la France avait pris l’initiative de déclassifier ses archives judiciaires liées à la Guerre d’Algérie, avec une avance de quinze ans sur le délai légal. Ces archives portaient sur la période allant du 1er novembre 1954 au 31 décembre 1966. Néanmoins, l’accès à ces documents était limité pour les familles des victimes et les chercheurs.
Parmi les principaux obstacles à la consultation se trouvait l’exclusion des dossiers impliquant des mineurs, c’est-à-dire les individus de moins de 21 ans selon la législation de l’époque. En général, les archives concernant les mineurs étaient soumises à une période de classification de cent ans. En raison de cette restriction, combinée à d’autres facteurs, la plupart des dossiers restaient inaccessibles. Le nouvel arrêté gouvernemental a ainsi levé l’interdiction de consulter les documents impliquant des mineurs.
En novembre 2022, l’historien Marc André avait vivement critiqué cette situation dans une tribune publiée par Le Monde, déclarant que « cette gestion bureaucratique conduit à ignorer la réalité d’une guerre menée par des jeunes ». Il avait souligné que l’ignorance de ces archives historiques perpétuait symboliquement la violence envers les mineurs, qui avaient été jugés par des tribunaux militaires à l’époque, mais dont les dossiers étaient aujourd’hui inaccessibles en raison de leur statut de mineurs. Ces observations avaient été largement relayées par les médias algériens.
Cependant, il est important de noter que certains documents demeureront classifiés, notamment ceux qui touchent « à l’intimité de la vie sexuelle des personnes » ou à la « sécurité de personnes spécifiquement nommées ou facilement identifiables impliquées dans des activités de renseignement ». Ces restrictions continueront de fermer l’accès à de nombreux dossiers, comme l’a également relevé l’historien.
Cette démarche de libération partielle des archives s’inscrit dans la politique d’apaisement mise en œuvre par Emmanuel Macron au cours de son premier mandat, en réponse aux recommandations formulées dans le rapport de Benjamin Stora concernant les enjeux mémoriels entre l’Algérie et la France autour de l’héritage colonial.
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