France – Algérie : Graves propos d’un ancien ambassadeur français à Alger

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Un ancien ambassadeur lance de graves propos sur l'Algérie dans sa relation avec la France

Algérie Actualité – Politique – L’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, a prononcé de graves propos dans un entretien accordé à l’AFP dans le cadre de la promotion de son livre « L’énigme algérienne – Chroniques d’une ambassade ». Pour lui, les Algériens ne sont intéressés que par la question des visas et ne comprennent que le rapport de force.

Xavier Driencourt n’y est pas allé avec le dos de la cuillère dans des propos graves sur l’Algérie. L’Algérie mène la France en bateau, selon l’ancien ambassadeur qui pense qu’elle a plutôt choisi la Chine, dans sa coopération privilégiée. « Dans le fond, les Algériens ont fait le choix de la Chine. Nous, ils nous mènent en bateau. Il n’y a qu’une chose qui les intéresse dans la relation avec la France, ce sont les visas », a-t-il asséné sans tourner autour du pot.

L’ancien ambassadeur estime que les responsables politiques français devraient être moins timorés. Et qu’ils doivent avoir un discours plus clair. « Il faut qu’on ait une position moins timorée, beaucoup plus forte (…) Les Algériens ne comprennent que le rapport de force. Il faut que nous aussi on ait un discours qui soit plus clair », suggère le diplomate dont certains propos tendent à s’éloigner de la diplomatie.  » Nous avons trop souvent tendu l’autre joue après avoir reçu une gifle », a-t-il ajouté.

L’ancien ambassadeur de France en Algérie avait servi sous Bouteflika

Il faut rappeler que l’auteur de ce livre sur les relations algéro-françaises comme il les a vécues, a servi à deux reprises à Alger. Et dans les deux cas, il avait servi sous le règne de l’ex-président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Donc, de 2008 à 2012, ensuite de 2017 à 2020. Durant son deuxième mandat, l’ex-ambassadeur a assisté à la naissance du mouvement de contestation, qu’on appelait Hirak.

En fait, le diplomate tente une analyse de l’attitude de la France vis-à-vis des dirigeants algériens. Il pense que les dirigeants français « n’ont pas une vision lucide et saine de la relation bilatérale parce que l’Algérie, c’est autant de la diplomatie que de la politique intérieure ». Une allusion à peine voilée à la forte concentration des Franco-algériens et des Français d’origine algérienne sur le sol français, ainsi que tous les Français ayant une relation avec l’Algérie et son passé.

L’ambassadeur explique la relation algéro-française

Avant de prendre des décisions ou rendre publique une position, les dirigeants français doivent d’ailleurs composer entre des intérêts contradictoires. Les intérêts des Français rapatriés d’Algérie qui tendent à voter en faveur de l’extrême droite et ceux issus de l’immigration algérienne qui n’a toujours pas coupé le cordon ombilical avec leur pays d’origine.

« Du coup, on est conduit à avoir une gestion toujours minimaliste. Pendant la crise du Hirak, on a trouvé cette formule miraculeuse ‘ni ingérence ni indifférence’ parce que c’était ce qui nous gênait le moins. C’est difficile dans ce contexte-là d’avoir une relation équilibrée », estime encore Xavier Driencourt.

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