Diaspora algérienne – C’est un sort pour le moins incroyable que celui auquel doit faire face un pilote de ligne algérien en France, qui voit sa carrière d’une quinzaine d’années s’écrouler depuis le mois d’octobre dernier.
Plusieurs médias français ont en effet rapporté l’histoire du pilote en question. D’origine algérienne, ce dernier a fait ses premiers pas dans l’aviation en 2005 en tant que stagiaire, avant de gravir peu à peu les échelons pour intégrer Air Algérie en tant que pilote de ligne. Le concerné rejoindra ensuite la compagnie Hop, filiale d’Air France en 2018.
Mais le concerné a vu sa carrière stoppée net, alors qu’il avait remporté un concours pour intégrer Air France. Le pilote de ligne a en effet perdu son habilitation à volet par un arrêté rendu notamment par la préfecture de police de Paris le 15 octobre 2021. Depuis, il n’a plus le droit de piloter, ni même d’accéder à un aérodrome.
La raison évoquée derrière cette interdiction est la supposée radicalisation du concerné, soupçonné d’« une pratique de la religion musulmane contraire aux valeurs de la République française », ce qu’il nie catégoriquement.
Le sort incroyable d’un pilote de ligne algérien en France
Effectivement, le sort incroyable réservé à ce pilote algérien en France ne repose sur aucune preuve concrète, comme il l’a affirmé devant le tribunal administratif de Montreuil, qu’il a saisi pour faire annuler l’arrêté l’empêchant d’exercer son métier. Comme le rapporte Le Parisien, la principale raison derrière sa mise à pied est un rapport des services de renseignement français, qui ne fournit d’ailleurs aucune preuve pouvant appuyer les soupçons de radicalisation du concerné.
Selon ce rapport, le pilote en question est simplement soupçonné d’être proche d’un ancien collègue chez Air Algérie, connu pour sa pratique rigoriste de l’islam. « Très proches, les deux hommes partagent les mêmes convictions rigoristes et contraires aux valeurs de la République. Monsieur X entretient également des relations avec des individus connus comme appartenant ou étant proches de la mouvance islamiste radicale », précise l’arrêté qui empêche ce pilote d’exercer son métier, et qui s’appuie sur le rapport des services de renseignements cité précédemment.
Ledit rapport reproche également au pilote concerné de respecter les heures de prière, et d’observer le jeûne du Ramadan « y compris pendant un vol ». Le rapport affirme également que des collègues du concerné craindraient désormais de voler en sa compagnie.
Des affirmations démenties à la fois par le pilote et par son employeur de la compagnie Hop, qui a affirmé n’avoir jamais reçu une quelconque plainte de ses employés par rapport aux faits évoqués par la note des services de renseignements. Le jugement dans cette affaire devrait être rendu prochainement.
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