France – Pas de titre de séjour, ni de reconnaissance : le récit glaçant d’un médecin algérien

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Algérie actualité – Youssef, un médecin algérien résidant en France depuis quatre ans, incarne le récit poignant de nombreux praticiens étrangers confrontés aux défis du système de santé français. Entre les débats sur l’immigration, le manque de médecins, et les difficultés administratives, leur parcours est semé d’embûches. D’ailleurs, le médecin algérien se retrouve à l’heure actuelle sans titre de séjour en France.

La France, dépendante des médecins étrangers, tente de régulariser leur situation, une initiative soutenue par le Président Emmanuel Macron. Cependant, le quotidien de médecins comme Youssef expose la réalité complexe de cette démarche.

Youssef, âgé de 31 ans, a quitté l’Algérie il y a quatre ans pour poursuivre sa carrière médicale en France. Membre de l’IPADEC, un syndicat regroupant les médecins à diplôme étranger, il partage son expérience avec le média français 20 Minutes.

Bien que Youssef soit souvent appelé à remplacer son chef de service, il gagne deux à trois fois moins que ses collègues français, malgré des journées plus intensives. La règle préjudiciable stipule que tout médecin diplômé en dehors de la France est considéré comme un « praticien attaché associé », sans le titre de médecin accompli, même après des années d’expérience.

La situation précaire de ces médecins étrangers les oblige à assumer toutes les responsabilités d’un médecin, alors qu’ils restent sous-payés. Youssef souligne que sur les sept médecins de son service, cinq sont étrangers, tandis que les deux médecins français ne travaillent que deux demi-journées par semaine. Une disparité qui soulève des questions sur la reconnaissance des compétences et les conditions de travail équitables.

Le témoignage de Youssef met en lumière la pression constante et la charge de travail importante qu’ils supportent au quotidien. Il exprime la nécessité urgente de renouveler le système, soulignant que la présence de médecins étrangers contribue déjà à pallier le manque de professionnels de la santé dans la région.

En plus de ses responsabilités professionnelles, Youssef doit également faire face à des défis administratifs. En effet, le titre de séjour expiré du médecin algérien ajoute une couche d’incertitude à sa situation, avec un dossier de renouvellement en attente depuis novembre 2023. Les nouvelles épreuves de vérification des connaissances (EVC) imposent des complications supplémentaires, créant des barrières pour les médecins étrangers.

Malgré ces défis, Youssef garde espoir. Il souligne la solidarité des chefs de service et annonce la participation à une manifestation devant le ministère de la Santé. Alors que le président Macron reconnaît les problèmes de précarité, les médecins comme Youssef espèrent une action concrète de la part du gouvernement.

La situation de Youssef est également compliquée par des obligations familiales, avec sa femme française et leur futur enfant. Bien que tenté par des opportunités à l’étranger, il choisit de rester en France, mettant en avant la nécessité d’une solution rapide et équitable pour les milliers de médecins étrangers et de patients concernés.

La pandémie a révélé l’importance des médecins étrangers en France, mais aujourd’hui, beaucoup d’entre eux se retrouvent dans une situation d’irrégularité, risquant des obligations de quitter le territoire. Leurs contributions essentielles à la santé publique méritent une reconnaissance plus tangible et des solutions concrètes pour leur offrir la stabilité nécessaire à l’exercice de leur noble métier.

Sans titre de séjour en France : le médecin algérien Youssef n’est pas le seul

L’exode massif des médecins algériens vers l’étranger, notamment en France, continue de peser lourdement sur le secteur médical en Algérie. La récente publication d’une liste des médecins praticiens étrangers ayant réussi les épreuves de vérification des connaissances en France en 2023 souligne une nouvelle fois cette réalité préoccupante.

Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil national de l’ordre des médecins algériens, exprime ses inquiétudes quant à cette « saignée » qui affecte profondément le système de santé en Algérie. Les départs massifs de médecins sont souvent qualifiés de « fuite des cerveaux » et posent un défi majeur pour le pays.

La France, profitant de cette situation, accueille favorablement les médecins algériens et nord-africains pour pallier les pénuries médicales dans certaines régions.

Les autorités françaises ont mis en place des mesures pour attirer les praticiens étrangers, notamment un dispositif d’autorisation d’exercice basée sur des épreuves de vérification des connaissances. Cette approche vise à combler les déserts médicaux en permettant aux praticiens étrangers, diplômés hors de l’Union européenne, d’exercer en France.

En Algérie, la publication de la liste des médecins réussissant ces épreuves ravive les débats sur l’exode massif des soignants. Le Dr Berkani, dans une interview à TSA, souligne que depuis 1987, il alerte sur ce flux inquiétant de médecins algériens quittant le pays, créant une véritable saignée.

Selon le président de l’Ordre des médecins algériens, plusieurs facteurs alimentent cette tendance, notamment les conditions socio-économiques difficiles en Algérie. Les médecins se heurtent à des problèmes tels que les conditions de travail et le manque de perspectives de carrière. Pour remédier à cela, le Dr Berkani préconise l’amélioration des conditions socio-économiques et professionnelles des médecins.

Le malaise au sein de la profession médicale en Algérie est également exacerbé par le départ massif des compétences vers le secteur privé national et l’étranger. La France, en particulier, attire de plus en plus de médecins maghrébins, dont une part importante provient d’Algérie.

La France fait face à une pénurie de médecins, en partie due au numerus clausus, générant des déserts médicaux dans certains départements. Cette réalité contribue à rendre la France attractive pour les médecins étrangers.

Le Dr Berkani souligne qu’un dialogue est nécessaire pour comprendre et résoudre les problèmes qui poussent les médecins à partir. Il insiste sur la nécessité de valoriser les médecins, soulignant qu’ils constituent le noyau central du système de santé.

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