Marine Le Pen : « L’Algérie devrait être la Norvège du Maghreb »

Marine Le Pen

Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement National (RN) à l’Assemblée nationale, a une fois de plus provoqué des remous en revenant sur la colonisation de l’Algérie. Lors d’une interview diffusée sur LCI, le 29 janvier, elle a exprimé son point de vue concernant l’héritage de cette période de l’histoire et ses conséquences pour le pays du Maghreb. Au centre de ses déclarations, une affirmation choc : la colonisation n’a pas été un « drame » pour l’Algérie. Selon elle, la France a plutôt apporté au pays un « capital » qui aurait dû permettre à l’Algérie de se développer.

Marine Le Pen a expliqué qu’elle comprenait bien le désir d’indépendance des peuples, mais elle a rapidement réaffirmé sa position en affirmant que la colonisation n’a pas constitué un mal pour l’Algérie. À ses yeux, la France, à travers son investissement dans des infrastructures et des systèmes économiques, a fourni un socle sur lequel l’Algérie aurait pu construire une économie prospère. « La France a apporté à l’Algérie un capital qui aurait dû lui permettre de se développer. L’Algérie devrait être la Norvège du Maghreb. », a-t-elle affirmé. Selon elle, l’Algérie possède d’énormes ressources naturelles, dont des réserves de gaz, faisant d’elle l’un des plus grands exportateurs mondiaux. Toutefois, elle estime que le pays n’a pas su tirer profit de ces richesses et que le manque de développement est, pour une grande part, responsable des difficultés actuelles du peuple algérien.

Marine Le Pen a exprimé son regret face à cette situation en soulignant que ce sont finalement les Algériens eux-mêmes qui en pâtissent. Pour elle, l’indépendance n’a pas permis à l’Algérie de s’épanouir économiquement, ce qui a conduit à un exode massif de ses citoyens. « Que fait le peuple algérien qui a obtenu son indépendance plutôt que de travailler à construire la richesse de leur pays ? Ils partent, ils fuient, ils s’en vont, entre autres, en France », a-t-elle observé. Cette fuite des Algériens vers l’Europe, et en particulier vers la France, est, selon Marine Le Pen, une preuve de l’incapacité des autorités algériennes à offrir un avenir stable à leur population.

Dans le contexte de tensions croissantes entre la France et l’Algérie, les propos de Marine Le Pen prennent une dimension particulière. Ces tensions, exacerbées par les récentes déclarations d’influenceurs algériens et les différends diplomatiques concernant la mémoire de la guerre d’Algérie, sont devenues un point de friction majeur dans les relations bilatérales. Interrogée sur cette situation, Marine Le Pen a évoqué une réponse ferme en cas de conflit avec le gouvernement algérien. Elle a déclaré qu’elle aurait adopté la même approche que Donald Trump face à la Colombie, menaçant de rompre toute relation diplomatique avec l’Algérie si cela s’avérait nécessaire.

« Si c’est nécessaire, je ferais exactement ce qu’a fait Donald Trump avec la Colombie », a-t-elle dit, faisant référence à la politique d’expulsion de migrants colombiens menée par l’ex-président américain. Pour Marine Le Pen, cette fermeté vis-à-vis des autorités algériennes n’est pas une question de vengeance, mais de « respect de la France, de notre souveraineté, du droit international ». Elle a exprimé son mécontentement face à ce qu’elle considère comme une « faiblesse » du gouvernement français dans ses relations avec l’Algérie, un pays qu’elle juge hostile et ingrat à l’égard de la France.

Elle a aussi fait valoir que la France, en tant que nation souveraine, ne devrait pas accepter ce qu’elle perçoit comme un comportement de « provocation » en provenance de certains responsables algériens. Pour elle, le gouvernement français devrait faire preuve d’une plus grande fermeté face à une situation qu’elle décrit comme étant une forme de « mépris ». La députée a notamment critiqué l’attitude de l’Algérie, qu’elle considère comme un pays qui « nous crache au visage matin, midi et soir ».

Cette déclaration s’inscrit dans un climat diplomatique déjà tendu, où les relations entre Paris et Alger sont particulièrement complexes, notamment en raison de la mémoire de la colonisation et des questions d’immigration. Si certaines de ses propositions trouvent écho auprès d’une partie de l’opinion publique, notamment au sein des milieux nationalistes, elles suscitent aussi de vives critiques de la part de nombreux observateurs, qui y voient une approche risquée et peu constructive pour l’avenir des relations franco-algériennes.

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