Voyages et immigration – Le spectre du boycott plane sur la compagnie nationale, Air Algérie alors que la reprise des vols depuis l’étranger interviendra à partir du 1er juin prochain.
Les autorités algériennes ont en effet décidé de rouvrir partiellement les frontières du pays après plus d’une année de fermeture. Le gouvernement a ainsi dévoilé, avant hier lundi, les modalités d’application de cette décision prise il y a une dizaine de jours. Les autorités ont, dans ce sens, adopté une série de mesures qui sont loin de faire l’unanimité auprès des algériens de l’étranger. Selon un communiqué des services du premier ministre, tous les voyageurs devront fournir un test PCR réalisé moins de 36 heures avant la date de leur vol, et se soumettre à une période d’isolement obligatoire de cinq jours, et ce quels que soient les résultats de leur dépistage.
En plus de ces mesures, le gouvernement a également adopté un programme de vols extrêmement limité. Dans ce sens, il y aura seulement six vols hebdomadaires au départ de quatre pays pour plusieurs centaines d’algériens qui souhaitent rentrer au pays. Ces vols desserviront les aéroports d’Alger, d’Oran et de Constantine au départ de la France, de l’Espagne, de la Tunisie et de la Turquie, a précisé le gouvernement d’Abdelaziz Djerad.
Reprise des vols : le spectre du boycott plane sur Air Algérie
De leur côté, les membres de la diaspora algérienne n’ont pas manqué de montrer leur colère et leur incompréhension suite à ces annonces. Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont notamment appelé au boycott pur et simple d’Air Algérie lors de la reprise des vols. « Je n’ai pas vu ma famille depuis plus d’un an mais avec ces conditions, je ne rentrerai pas. Si on a pu tenir un an on est capable de tenir davantage », commente notamment un internaute sur le réseau social Facebook. « Avec tous ces frais, je préfère aller en Grèce ou dans un autre pays d’Europe, ça reviendra moins cher », affirme un autre. Des hashtags tels que #boycotter_air_algerie ont également largement circulé sur les réseaux sociaux depuis lundi.
En plus de ces appels au boycott des vols d’Air Algérie, des centaines d’algériens pourraient ne pas pouvoir voyager faute d’avoir les moyens de couvrir ces frais. Selon le média spécialisé Visa Algérie, qui cite des sources proches du dossier, le prix à payer pour la période d’isolement et le test de dépistage qui sera réalisé à l’issue de celle-ci devrait atteindre les 50.000 dinars, soit quelques 250 Euros au taux de change du marché informel. À ce prix s’ajoute également le tarif du billet, qui pourrait atteindre une moyenne de 400 à 500 Euros par personne. Selon ces données, le voyage en aller simple par personne devrait coûter donc dans les 750 Euros, un tarif bien au dessus des moyens de plusieurs catégories de personnes, notamment des étudiants ou des familles nombreuses.
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