Le 24 janvier dernier, des passagers algériens en provenance d’Alger ont vécu une expérience éprouvante à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Après avoir débarqué, ils ont été confrontés à de longs contrôles de la Police de l’air et des frontières (PAF). Selon plusieurs témoignages, un seul guichet était ouvert pour plus de 200 voyageurs, ce qui a engendré une attente interminable de plus de trois heures. L’attente prolongée a provoqué des tensions, certains passagers dénonçant un traitement particulièrement sévère et discriminatoire à leur égard. L’incident a rapidement enflammé les réseaux sociaux, où des vidéos et des témoignages ont circulé, mettant en cause la gestion des flux par les autorités aéroportuaires françaises et pointant du doigt des pratiques jugées dégradantes.
Cet événement à Roissy ne serait pas un cas isolé. Plusieurs passagers algériens ont également signalé des expériences similaires à l’aéroport de Paris-Orly, un autre hub majeur pour les vols en direction et en provenance de l’Algérie. Des témoignages font état de files d’attente interminables, de contrôles renforcés et d’une attitude jugée hostile de la part de certains agents de la PAF. Ces incidents ont soulevé l’indignation de nombreux voyageurs, certains dénonçant une forme de discrimination ciblée, tandis que d’autres évoquent un simple dysfonctionnement dans l’organisation des contrôles.
Face à ces accusations, les autorités algériennes n’ont pas tardé à réagir. Le mardi 28 janvier, l’ambassadeur de France à Alger a été convoqué par la diplomatie algérienne pour s’expliquer sur ces traitements jugés « provocateurs, dégradants et discriminatoires » envers les citoyens algériens voyageant en France. Lors de cet entretien, Alger a fermement exprimé son mécontentement et exigé des explications claires sur les pratiques des services de contrôle français dans les aéroports parisiens. La diplomatie algérienne a insisté sur la nécessité de respecter la dignité des voyageurs et a demandé des mesures concrètes pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir.
La réponse officielle de la France ne s’est pas fait attendre. Ce jeudi, le ministère français des Affaires étrangères a pris la parole pour clarifier la situation. Lors d’un point de presse, le porte-parole du Quai d’Orsay a confirmé la convocation de l’ambassadeur et a reconnu que la France avait bien reçu une protestation officielle de la part de l’Algérie concernant les conditions d’accueil des passagers algériens dans les aéroports de Roissy et Orly. « L’objet de la convocation était de faire part à la France d’une protestation des Algériens sur la manière dont les Algériens seraient traités lors de leur arrivée dans les aéroports parisiens, impliquant l’idée qu’il y aurait un traitement discriminatoire à l’encontre des Algériens qui arriveraient dans les aéroports parisiens », a-t-il déclaré.
Le porte-parole du Quai d’Orsay a également indiqué que « des vérifications d’usage vont être menées auprès de la Police de l’air et des frontières. C’est tout ce que je peux vous en dire ». Une déclaration qui laisse entendre que des investigations seront lancées pour déterminer s’il y a eu ou non des irrégularités dans la gestion des passagers algériens à leur arrivée en France.
De nombreux Algériens résidant en France ont exprimé leur solidarité avec les passagers algériens maltraités à Orly et à Roissy, appelant les autorités françaises à garantir un traitement équitable et respectueux pour tous. De leur côté, des associations de défense des droits des voyageurs ont demandé une enquête approfondie pour faire la lumière sur ces incidents et s’assurer que les contrôles aux frontières se déroulent dans des conditions optimales.
Alors que l’affaire continue de faire parler d’elle, les passagers algériens espèrent désormais que les mesures annoncées par la France aboutiront à une amélioration concrète des conditions d’accueil et de contrôle dans les aéroports parisiens. En attendant, la vigilance reste de mise, et les voyageurs en provenance d’Algérie pourraient encore rencontrer des désagréments dans les prochains jours, en raison d’un afflux important de passagers et d’un renforcement des contrôles de sécurité aux frontières.
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