Voyage et Immigration – Alors que la France a réduit le nombre de visas délivrés aux Algériens, Abdelmadjid Tebboune accuse ouvertement Gérald Darmanin de mensonge au sujet du nombre d’immigrés clandestins à refouler depuis l’Hexagone.
Rappelons qu’il y a quelques jours, la France a décidé de réduire le nombre de visas délivrés aux Algériens, aux Marocains et aux Tunisiens. Cette même décision a suscité la réaction immédiate du Président algérien Abdelmadjid Tebboune. Il accuse à cet effet, le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin de « gros mensonge » quant au nombre d’immigrés clandestins à refouler depuis la France.
« Il n’y a jamais eu 7000 Algériens à expulser. La France a évoqué avec nous plus de 94 Algériens. Jamais il n’y en a eu 7 000 », a-t-il déclaré dans un entretien avec plusieurs médias algériens. « La liste que nous avons reçue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés », a t-il assuré. Tebboune précise aussi : « Ils ne vont pas rentrer en Algérie car ils sont liés au terrorisme ».
Visas France pour les Algériens : Tebboune accuse Darmanin
« Gérald Darmanin a dit un gros mensonge », a accusé ouvertement le président algérien à l’intention du ministre français.
Au cours de son entretient, Abdelmadjid Tebboune a fait valoir que l’Algérie est un pays spécial pour la France. « Il y a des accords qui nous lient » insiste-t-il. En réponse au même ministre, il a ajouté : « En vertu des accords d’Evian et des accords de 1968 qui dictent certaines mesures, les Algériens bénéficient d’un régime spécifique qui facilite leur entrée en France, leur octroie une liberté d’établissement comme commerçant ou indépendant et un accès plus rapide à des titres de séjours valables dix ans. »
Toutefois, Abdelmadjid Tebboune a asséné que ces choses là ne se règlent pas par le biais de la presse.« Je ne vais pas pérorer dans un journal pour le populisme et la campagne électorale », a t-il déclaré.
Par ailleurs, le président algérien s’explique quant à la décision de la fermeture de l’espace aérien aux appareils militaires français. « Dans les relations diplomatiques, il n’ y a rien d’irréversible ». Mais, « Actuellement, nous nous sentons agressés dans notre chair, notre histoire, dans nos martyrs, nous nous défendons comme nous pouvons. » a t-il commenté.
En somme, les tensions entre les deux pays sont loin de vouloir s’apaiser. Pour une raison encore plus forte, d’après Le Monde le président français a affirmé que la construction de l’Algérie est à revoir. « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question. » avait-t-il martelé. Un passage qui aurait le plus heurté l’opinion publique algérienne.
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