Diaspora algérienne – La France a introduit, depuis ce samedi, une nouvelle mesure pour faciliter la gestion du dossier des sans papiers étrangers, dont les algériens, qui se trouvent sur son territoire.
L’immigration clandestine constitue l’un des grands problèmes auxquels est confrontée la France, et plus généralement l’Europe depuis quelques années. Selon les estimations les plus admises, ils seraient ainsi entre 300.000 et 600.000 sans papiers à vivre en France, dont une grande partie d’algériens, de tunisiens et de marocains. Face à cette situation, le gouvernement français a multiplié les mesures pour faciliter le renvoi de ces personnes dans leurs pays d’origine.
Ainsi, la France a notamment réduit fortement le nombre de visas d’entrée sur son sol pour les algériens, dans une politique visant a inciter les autorités de ce pays à plus de coopération concernant le renvoi de leurs ressortissants vivant illégalement dans l’Hexagone. « Le Président de la République a pris une décision très forte (…) sur la réduction du nombre de visas à l’encontre de l’Algérie », avait notamment déclaré le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin il y a quelques mois. Le député français de l’immigration, M’jid El Guerrab a également constaté une hausse significative des refus de visas pour les algériens. « Le taux moyen de refus de visas est de 16,3 % au niveau mondial, il atteint 45 % pour les demandeurs en Algérie. », a-t-il fait remarquer dans un rapport remis à l’Assemblée nationale française, en reprochant aux autorités de ce pays de « vouloir fermer la porte aux algériens ».
Sans papiers algériens : la France introduit une nouvelle mesure
Par ailleurs, la France a introduit, ce samedi, une nouvelle mesure dans le cadre de la gestion du dossier des sans papiers étrangers, dont les algériens qui se trouvent sur son territoire. Il s’agit de la nomination d’un préfet délégué à l’immigration en Ile-de-France. Celui-ci sera ainsi chargé de la gestion de l’ensemble des aspects relatifs à l’immigration dans cette région française, mais surtout de lutter plus efficacement contre l’immigration clandestine.
Dans ce sens, plusieurs acteurs de la société civile en France n’ont pas caché leur inquiétude face à cette nouvelle mesure, d’autant plus que les prérogative de ce responsable ne sont pas encore clairement définies. Yann Manzi, fondateur de l’association Utopia 56 a notamment estimé que cette nouvelle mesure « ne présage rien de bon » pour les milliers de sans papiers qui se trouvent en région parisienne. « Si les fonctions de cette personne ne sont centrées que sur l’immigration irrégulière, c’est un mauvais signal » a déclaré, pour sa part, la directrice générale de l’association France terre d’asile, Delphine Rouilleaut. Un avis que partage également la syndicaliste Marilyne Poulain, qui n’a pas caché son inquiétude quant à un « durcissement de la répression » à l’égard des sans papiers étrangers.