Diaspora algérienne – La France a doublé les refus d’octroi et de renouvellement des titres de séjour pour les étrangers, dont les algériens entre octobre 2020 et juin 2021, a annoncé hier jeudi le ministère français de l’Intérieur.
La France durcit sa politique d’immigration depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la tête du pays en 2017. Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait déjà reconnu en novembre 2020 que l’acquisition de la nationalité française était devenue plus difficile pour les étrangers. « Nous naturalisons nettement moins », avait-il déclaré, en indiquant que le nombre de naturalisations avait reculé de 85.000 à 55.000 par an depuis 2017.
Outre les naturalisations, la France a également durci sa politique en matière d’octroi des visas, notamment pour les algériens. Ainsi, selon un rapport du député français M’jid El Guerrab, le taux de refus des visas atteint les 45% en Algérie, alors qu’il est de moins de 20% dans le reste du monde. Le même député a d’ailleurs accusé les autorités de son pays de vouloir « fermer la porte » aux algériens. Le ministère français de l’Intérieur a par ailleurs donné, le 29 septembre 2020, de nouvelles instructions relatives à l’expulsion des étrangers ayant commis des infractions ou représentant une menace grave pour l’ordre public dans ce pays.
Titres de séjour pour les algériens : la France augmente les refus
Dans ce cadre, le département de Gérald Darmanin a annoncé hier jeudi avoir doublé les refus d’octroi et de renouvellement des titres de séjour pour les étrangers, dont les algériens se trouvant en France entre octobre 2020 et juin 2021. Ainsi, les différentes préfectures sur le territoire français ont rendu une réponse défavorable à plus de 28.000 demandes de délivrance et de renouvellement desdits documents, soit une hausse de 50% par rapport à la même période de l’année passée.
« Près de 30.000 retraits ou refus de titres ont été notifiés par les services des préfectures, dans tous les départements, dont plus de 10.000 ces trois derniers mois », a expliqué le département de Gérald Darmanin, qui indique que ces refus concernent notamment des personnes ayant commis des « violences aggravées, tentative de meurtre, homicide volontaire, reconnaissance multiple de paternité, escroquerie en bande organisée, fraude, rébellion, outrages et menaces sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Le trafic de stupéfiants, les violences conjugales ou encore la radicalisation font également partie des motifs de refus ou de retrait des documents de séjour en France, explique la même source qui indique qu’au cours des 9 derniers mois, 699 personnes se sont vues retirer leur carte de séjour.
Toujours selon la même source, la région d’Ile-de-France, qui compte le plus grand nombre d’étrangers, et notamment de Maghrébins installés dans l’Hexagone est responsable de 33,9% du total des refus de délivrance au cours des 9 derniers mois, ainsi que 44,1% des refus de renouvellement des cartes de séjour.
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