Air Algérie a récemment pris une décision d’envergure en envoyant plusieurs de ses avions à l’étranger pour effectuer des opérations de maintenance approfondies. Cette mesure, bien que rarissime pour la compagnie nationale, a été rendue nécessaire par une tension mondiale sur les pièces de rechange qui a fortement impacté la gestion de sa flotte ces derniers mois.
L’opération concerne le « Check C », une révision majeure qui impose l’immobilisation prolongée des appareils pour des contrôles techniques approfondis et le remplacement éventuel de certaines pièces essentielles. En temps normal, ce type d’intervention est réalisé localement, au sein de la base de maintenance d’Air Algérie à l’aéroport d’Alger. Toutefois, les difficultés d’approvisionnement ont contraint la compagnie à envisager une alternative pour garantir la fiabilité et la sécurité de ses avions.
Cette décision a suscité de nombreuses réactions, notamment parmi les techniciens de maintenance qui n’ont visiblement pas validé la décision prise par Air Algérie. Contactée par « L’Algérie Aujourd’hui », la direction de la compagnie nationale a tenu à rassurer en affirmant que l’externalisation des opérations de maintenance reste un dernier recours et ne traduit en aucun cas un abandon des capacités locales. L’objectif est d’optimiser les délais et de minimiser l’impact sur les opérations quotidiennes, surtout dans un contexte où la demande en vols ne cesse de croître.
L’expédition des avions vers des centres de maintenance étrangers permet non seulement de contourner les difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, mais aussi d’accélérer le processus grâce à une disponibilité immédiate des composants nécessaires. Financièrement, cette opération n’engendrerait pas de coûts plus élevés que si elle était réalisée en Algérie, notamment en raison des retards causés par la pénurie de pièces sur le marché local.
Ces derniers mois, la flotte d’Air Algérie a été confrontée à plusieurs pannes qui ont perturbé son programme de vols, entraînant des retards et des annulations. Pour pallier cette situation, la compagnie a également eu recours à l’affrètement d’appareils supplémentaires, une solution temporaire permettant de maintenir un niveau de service optimal. En tout, huit avions affrétés seront déployés d’ici l’été 2025, afin d’assurer notamment les vols liés à l’opération Hadj.
Cependant, cette dépendance aux avions affrétés ne devrait pas durer. Air Algérie s’apprête en effet à renforcer sa flotte avec l’arrivée progressive de seize nouveaux avions commandés auprès des constructeurs Airbus et Boeing. Ces livraisons, attendues dès cette année, marquent une nouvelle étape dans la modernisation de la compagnie et devraient à terme alléger la pression sur les opérations de maintenance.
En parallèle, la restructuration du secteur aérien national se poursuit avec un projet ambitieux : la création d’une filiale dédiée aux vols domestiques. Cette initiative, annoncée après une réunion présidée par le chef de l’État, vise à optimiser le transport aérien sur le territoire national, notamment pour désenclaver certaines régions éloignées. Deux réunions ont d’ores et déjà eu lieu au sein du ministère des Transports afin de préciser les contours de cette nouvelle entité. Pour l’instant, aucun détail officiel n’a été dévoilé quant à son fonctionnement, mais elle pourrait jouer un rôle clé dans la future organisation d’Air Algérie.
Avec ces mesures, Air Algérie cherche à s’adapter à un environnement aérien de plus en plus exigeant, marqué par des défis techniques et logistiques. Si l’externalisation des opérations de maintenance reste une solution provisoire, l’arrivée des nouveaux avions et la réorganisation du réseau domestique devraient permettre à la compagnie nationale de gagner en efficacité et en compétitivité dans les années à venir.
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