Voyages et immigration – Alors que les frontières de l’Algérie demeurent fermées depuis plus d’une année, le gouvernement n’a annoncé aucune date pour leur réouverture, au grand désespoir des centaines d’algériens qui se trouvent toujours bloqués à l’étranger.
Alors que plusieurs pays étrangers ont annoncé la reprise progressive des voyages dans les semaines qui viennent, l’Algérie maintient toujours la fermeture totale de ses espaces aérien, terrestre et maritime. La pays passe en effet par une situation sanitaire délicate depuis quelques jours, avec un rebond inquiétant des cas de contamination. Hier Mardi, le ministère de la santé algérien a ainsi fait part de l’enregistrement de 232 nouvelles infections en 24 heures. Si ce chiffre reste bas comparativement à ceux enregistrés dans d’autres pays, où les contaminations se comptent en milliers chaque jour, il ne suscite pas moins les inquiétudes des spécialistes.
Ainsi, ils ont été plusieurs à tirer la sonnette d’alarme face au risque d’une troisième vague de la pandémie. Dans ce sens, le Pr Mohamed Belhocine, membre du comité scientifique de suivi de la pandémie au niveau national, a notamment suggéré le retour à un confinement plus strict pour contenir la récente recrudescence à laquelle est confronté le pays. « Si la pression continue de façon importante sur le système de santé, j’ai bien peur (…) qu’il faille probablement revenir à des mesures plus strictes. », a-t-il déclaré dans un entretien au média en ligne TSA la semaine dernière.
Fermeture des frontières de l’Algérie : quelle date pour leur réouverture ?
Si le gouvernement n’a pas annoncé de date pour la réouverture des frontières de l’Algérie, il reste clair que cette décision n’interviendra pas avant au moins plusieurs mois, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, le récent rebond des contaminations au Coronavirus a sérieusement compromis la probabilité d’une reprise prochaine des vols internationaux. Le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune a d’ailleurs ordonné, hier mardi, de maintenir les restrictions sur les voyages jusqu’à nouvel ordre. Le président algérien a également appelé à « l’intensification des campagnes de sensibilisation à plus grande échelle ».
En plus de la résurgence de l’épidémie ces derniers jours, l’Algérie reste également confrontée au problème des variants. Selon le dernier bilan de l’Institut Pasteur, le pays compte ainsi un total de 143 cas du variant britannique et 230 cas du variant nigérian. Dans ce contexte, seuls les vaccins pourront avoir un effet pour endiguer ces variants.
Or, la campagne de vaccination est quasiment à l’arrêt en Algérie, à cause du manque de doses de vaccins. Alors que les spécialistes suggèrent la vaccination d’au moins 50% de la population pour pouvoir entamer la réouverture des frontières, ce chiffre semble pour le moment hors d’atteinte. Le chef de l’État a bien ordonné hier l’accélération de la vaccination et la la mise en œuvre du projet de fabrication du vaccin Spoutnik V au niveau national », mais ce projet ne pourra pas se concrétiser avant l’automne prochain dans le meilleur des cas. Dans ce contexte, la réouverture totale des frontières ne pourra probablement pas se faire avant le deuxième ou troisième trimestre de l’année 2022.
Suspension des vols : quelle solution pour les algériens bloqués à l’étranger ?
Si la réouverture des frontières algérienne semble pour le moment lointaine, les algériens bloqués à l’étranger gardent toujours une lueur d’espoir quant aux vols de rapatriement d’Air Algérie. Ceux-ci sont suspendus depuis le 1er mars dernier, mais les autorités algériennes pourraient autoriser leur reprise. Si une telle décision est prise, elle n’interviendra toutefois pas avant le début de l’été avec l’amélioration de la situation sanitaire en Europe, dont les pays prévoient d’atteindre l’immunité collective d’ici le mois de juillet prochain.
Lire également : Réouverture des frontières algériennes : un membre du comité scientifique s’exprime