Immigration – Algériens, France – Une révélation a secoué la France, suscitant de vives inquiétudes quant à l’accessibilité aux médicaments. Le député LR Philippe Juvin, qui est également médecin de formation, a récemment alerté sur les pénuries de médicaments récurrentes dans l’Hexagone.
Lors d’une interview sur Sud Radio, Philippe Juvin a mis en garde contre la dépendance excessive de la France aux autres pays européens pour ses approvisionnements en médicaments. Il a souligné : « On ne produit plus en France, on a du mal à payer et on est servi après les autres. »
Pourtant, selon le syndicat des entreprises du médicament (Leem), la France possède encore un tissu dense d’industries pharmaceutiques avec 271 sites de production répartis sur tout le territoire, responsables de la fabrication de la majorité des médicaments, y compris les suppositoires, les gélules et les comprimés enrobés.
La Direction générale des entreprises (DGE) a confirmé ce chiffre et précisé que certaines de ces entreprises, soit une quarantaine, sont des « façonniers » qui sous-traitent la fabrication et le conditionnement des produits pour les laboratoires. Le secteur pharmaceutique en France emploie également plus de 100 000 personnes, dont un tiers sont dédiées à la production, comme indiqué dans le rapport sur l’emploi 2022 du Leem.
Cependant, la crise sanitaire a mis en évidence la dépendance critique de la France en matière d’approvisionnement en médicaments, en particulier pour des produits tels que les flacons stériles, les hormones et les seringues pré-remplies. La DGE a expliqué que ces problèmes d’approvisionnement sont dus à la dépendance de la France à l’égard des principes actifs pharmaceutiques, dont 60% à 80% sont produits en Chine et en Inde.
Un rapport du Sénat publié en juillet 2023 a également pointé du doigt la gestion défaillante par les acteurs du secteur des épidémies de la covid-19, de grippe et de bronchiolite en France, déclarant que « la réponse à cette situation épidémique n’avait été préparée ni par les industriels, ni par les pouvoirs publics. »
Ce constat alarmant se reflète dans les chiffres. Alors qu’elle occupait autrefois la première place en Europe en tant que producteur de médicaments il y a encore une décennie, la France est désormais cinquième du classement, derrière la Suisse, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Afin de prévenir de futures pénuries et de garantir un accès facile aux médicaments pour tous les résidents en France, dont les Algériens, le ministre de la Santé, François Braun, et le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure, ont établi en février dernier une liste évolutive de 450 médicaments essentiels.
En réponse à ces préoccupations, le président Emmanuel Macron a annoncé un plan de relocalisation de la production pour environ cinquante de ces médicaments. Cette initiative, inscrite dans le plan de relance global France 2030, prévoit un investissement de 160 millions d’euros dans la construction ou la rénovation d’usines pharmaceutiques françaises, ouvrant la voie à une augmentation de la production nationale dans les années à venir.
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