Visas et immigration – La question de l’ouverture des frontières et de la reprise des vols est revenue au coeur de l’actualité ces derniers jours en Algérie. Plusieurs spécialistes et membres de la classe politique se sont ainsi exprimés sur le verrouillage des frontières qui dure depuis bientôt une année.
L’Algérie a en effet fermé ses frontières au mois de mars 2020, alors que les premiers cas de Covid-19 commençaient à faire leur apparition dans le pays. Depuis cette date, toutes les liaisons régulières au départ et à destination de l’Algérie sont suspendues. Un nombre important de ressortissants algériens, pris de court par cette décision, se sont également retrouvés bloqués à l’étranger et certains n’ont toujours pas pu être rapatriés.
Actuellement, les autorités algériennes n’ont toujours pas avancé de date pour la réouverture de l’espace aérien, terrestre et maritime de l’Algérie. Depuis bientôt une année, seuls quelques compagnies continuent en effet d’opérer des vols spéciaux au départ des aéroports algériens. Il s’agit notamment d’Air France et d’ASL Airlines qui opèrent des vols au bénéfice des algériens résidant en Europe, des ressortissants européens bloqués en Algérie ou encore des algériens titulaires de visas de long séjour délivrés par un pays de l’espace Schengen. Air Algérie est, de son côté, la seule à opérer des vols à destination de l’aéroport international d’Alger. La compagnie nationale maintient, pour rappel, un programme de trois vols quotidiens au départ de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, et ce au moins jusqu’à la fin de ce mois de février.
Réouverture des frontières et reprise des vols en Algérie : plusieurs personnalités s’expriment
Toutefois, le lancement de la campagne de vaccination contre le Coronavirus, le 30 janvier dernier, a de nouveau suscité les espoirs quant à une ouverture prochaine des frontières et une reprise des vols en Algérie. Dans ce sens, plusieurs spécialistes et membres de la classe politique ont abordé cette question ces derniers jours. Le Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre du comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19, a notamment estimé qu’il était « inenvisageable » de rouvrir les frontières du pays actuellement. Le même spécialiste a notamment mis le point sur la situation sanitaire dans les pays européens et notamment en France, qui s’est à nouveau dégradée depuis quelques mois du fait d’une nouvelle vague du virus, et de l’apparition de nouveaux variants de celui-ci. Le Dr Bekkat Berkani a ainsi estimé que l’Algérie devrait d’abord vacciner au moins 50% de sa population avant de songer à rouvrir ses frontières.
Même écho de la part du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer qui s’est exprimé le 9 février dernier. « Nous ne risquerons pas la vie de nos fils et de nos filles tant que nous ne nous débarrasserons pas de l’épidémie de manière définitive », avait en effet déclaré M. Belhimer. Le ministre de la santé, Abderrahmane Benbouzid a également écarté une reprise des vols internationaux pour le moment. « Nous devons maintenir cette décision (de fermeture, ndlr) », avait-il déclaré mardi dernier en réponse à une question du sénateur Abdelouahab Benzaïm sur l’ouverture des frontières. « Si au bout de quelques semaines, voire des mois, on a la certitude qu’il n’y a plus de clusters, nous pourrons proposer une réouverture des frontières mais cette décision n’appartient pas au ministère de la santé », a précisé M. Benbouzid. Avant-hier jeudi, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, qui a adressé un discours à la nation n’a pour sa part pas évoqué ce sujet.
La réouverture des frontières ne semble donc pas, pour le moment, à l’ordre du jour, alors que les membres de la diaspora algérienne multiplient les appels dans ce sens pour pouvoir à nouveau voyager librement de et vers l’Algérie.
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