Le projet de loi de finances 2025 introduit une mise à jour significative du barème de l’impôt sur le revenu, une mesure essentielle pour tenir compte de l’inflation et éviter une augmentation automatique des prélèvements fiscaux sur les contribuables. Chaque année, l’État ajuste les tranches d’imposition afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages, y compris ceux des Algériens de France, et de limiter l’impact de la revalorisation des salaires sur le calcul de l’impôt. Cette indexation concerne directement près de 18 millions de Français, selon le ministre de l’Économie et des Finances Éric Lombard. De plus, environ 600.000 contribuables qui auraient pu devenir imposables grâce à l’augmentation de leurs revenus resteront exonérés grâce à cette adaptation.
Selon les données de l’Insee, l’inflation en 2024 s’est établie à 2 %, ce qui a nécessité un ajustement des seuils du barème de l’impôt sur le revenu pour éviter une imposition accrue sans gain réel de pouvoir d’achat. Ainsi, le projet de budget 2025 prévoit un relèvement des seuils des différentes tranches d’imposition. Désormais, les contribuables dont le revenu net imposable est inférieur à 11.497 euros seront totalement exonérés d’impôt, contre 11.294 euros dans la version précédente du barème. La tranche soumise à un taux d’imposition de 11 % concerne désormais les revenus compris entre 11.498 et 29.315 euros, contre une limite haute de 28.797 euros l’an dernier.
Pour la tranche suivante, le taux d’imposition de 30 % s’applique aux revenus allant de 29.316 à 83.823 euros, alors que la limite supérieure était fixée à 82.341 euros en 2024. De même, la tranche de revenus soumise au taux d’imposition de 41 % s’étend désormais de 83.824 à 180.294 euros, contre 177.106 euros l’année précédente. Enfin, les contribuables dont les revenus dépassent 180.294 euros seront imposés au taux marginal de 45 %, avec un seuil légèrement relevé par rapport à l’an dernier.
L’indexation du barème de l’impôt sur le revenu est une mesure attendue chaque année, car elle permet d’éviter une hausse mécanique de l’impôt due à l’augmentation des salaires en réponse à l’inflation. Si les seuils n’étaient pas ajustés, de nombreux contribuables verraient leur impôt augmenter simplement parce que leurs revenus ont été revalorisés, sans que leur pouvoir d’achat réel ait progressé. Cette mesure vise donc à neutraliser les effets négatifs de l’inflation sur la fiscalité des ménages.
L’ajustement du barème fiscal pour 2025 s’inscrit également dans une logique de soutien au pouvoir d’achat, dans un contexte où l’inflation continue d’affecter le quotidien des Français. Selon les économistes, une absence de revalorisation aurait pu entraîner une hausse généralisée de la pression fiscale, touchant particulièrement les classes moyennes et les foyers aux revenus modestes. En adaptant les tranches d’imposition, le gouvernement cherche ainsi à maintenir une certaine équité fiscale et à éviter que des ménages ne basculent involontairement dans une tranche supérieure, ce qui aurait alourdi leur imposition.
Cette réforme budgétaire intervient alors que le gouvernement de François Bayrou a adopté le projet de loi de finances 2025 en ayant recours à l’article 49.3 de la Constitution, lui permettant d’imposer le texte sans vote au Parlement. Cette décision illustre les tensions politiques et économiques autour du budget de l’État, alors que la France doit composer avec des contraintes budgétaires importantes et un déficit public élevé.
Dans ce contexte, l’État doit faire face à un dilemme : préserver le pouvoir d’achat des contribuables tout en garantissant des ressources suffisantes pour financer les services publics et les politiques sociales. Selon les prévisions du ministère des Finances, cette indexation du barème entraînera un manque à gagner de 3,7 milliards d’euros en recettes fiscales pour 2025. Cette perte devra être compensée par d’autres mesures budgétaires, notamment une meilleure maîtrise des dépenses publiques ou des ajustements dans d’autres domaines fiscaux.
L’impact de cette réforme ne se limite pas seulement aux particuliers, mais touche également les entreprises et les investisseurs, qui observent attentivement l’évolution de la fiscalité. Une hausse imprévue des prélèvements aurait pu influencer les décisions d’investissement et de consommation, ce qui aurait eu des répercussions sur l’économie dans son ensemble. En maintenant une certaine stabilité fiscale et en ajustant les seuils en fonction de l’inflation, le gouvernement tente de rassurer les ménages et les acteurs économiques sur la prévisibilité du cadre fiscal.
L’adoption du budget 2025 marque ainsi une étape clé dans la politique économique du gouvernement, avec des mesures visant à assurer un équilibre entre les impératifs de financement de l’État et la préservation du pouvoir d’achat des contribuables. Si cette indexation permet d’éviter une hausse automatique de l’impôt, elle soulève néanmoins des interrogations sur la capacité de l’État à maintenir son niveau de recettes fiscales dans un contexte de maîtrise des déficits. L’avenir dira si d’autres ajustements seront nécessaires pour garantir une fiscalité plus équitable et adaptée aux évolutions économiques.
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