Voyages et immigration – L’Algérie risque d’être pénalisée alors que plusieurs pays européens se préparent déjà à l’ouverture de leurs frontières et à une reprise progressive des voyages.
Plusieurs pays européens ont en effet annoncé qu’ils se préparaient à une reprise progressive des voyages. C’est notamment le cas de la Grèce, qui compte ouvrir ses frontières à partir du 14 mai prochain aux touristes étrangers. Ce pays a d’ailleurs annoncé que même les personnes non vaccinées pourront voyager sur son territoire, à condition de fournir un test PCR négatif et de se conformer aux disposition d’isolement en cas de besoin.
Le président français Emmanuel Macron a également annoncé une réouverture progressive des frontières de son pays à partir du mois de Mai prochain. « Nous lèverons progressivement les restrictions début mai, ce qui signifie que nous nous organiserons pour la période estivale avec les professionnels pour accueillir les citoyens français, européens, mais aussi les américains », a-t-il indiqué dans un entretien accordé à la chaîne américaine CBS dimanche 18 avril. Outre la Grèce et la France, l’Espagne compte également suivre le même chemin, en instaurant notamment un passeport vaccinal pour les voyageurs étrangers.
Ouverture des frontières : pourquoi l’Algérie sera pénalisée ?
Toutefois, l’Algérie sera pénalisée et ne sera vraisemblablement pas parmi les pays dont les ressortissants seront autorisés à voyager en Europe lors de la réouverture des frontières sur le vieux continent. Plusieurs facteurs pourraient ainsi empêcher les algériens de voyager, dont notamment le retard considérable enregistré dans la campagne de vaccination. Selon le Pr Kamel Djenouhat, il y aurait en effet moins de 1% des algériens qui ont reçu le vaccin depuis le 30 janvier dernier, alors que la reprise des voyages nécessite la vaccination d’au moins 50% de la population. Ce problème risque d’ailleurs de tarder, puisque selon le Dr Lyès Merabet « il faudrait un quinquennat pour vacciner vingt millions d’algériens ». « On ne peut pas (…) autoriser des citoyens à partir à l’étranger (…) et ramener des variants contre lesquels on n’est pas préparés ni vaccinés », résume pour sa part le Dr Mohamed Bekkat Berkani.
La progression des variants sera également un facteur de pénalisation pour les voyageurs algériens. Si la situation sanitaire en Algérie connaît en effet une certaine stabilité depuis quelques semaines, la progression des variants britannique et nigérian de la maladie ne semble pas ralentir. Selon le dernier bilan de l’Institut Pasteur d’Algérie, il y a au total 78 cas du variant britannique et 129 du variant nigérian à travers le territoire national. En plus du risque d’une nouvelle vague de la maladie, cette situation pourrait pousser les pays européens à maintenir l’Algérie sur leur liste des pays qui représentent un risque sanitaire particulièrement élevé.
Enfin, un autre facteur qui pourra pénaliser l’Algérie est le manque de communication sur la gestion de la crise sanitaire. Les États-Unis ont d’ailleurs récemment annoncé avoir classé le pays sur la liste des destinations où le niveau de risque sanitaire est « inconnu ». « Les voyageurs doivent éviter de voyager en Algérie », ont recommandé les Centres américains de contrôle des de prévention des maladies. Dans ce sens, le manque de communication et de fiabilité des données publiées sur la gestion de la crise sanitaire pourrait également pousser l’Union Européenne à suivre l’exemple des États-Unis, en maintenant l’Algérie sur sa liste de pays avec lesquels les voyages feront l’objet de contrôle plus stricts.
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