Algérie actualité– Le rapport élaboré par l’historien français Benjamin Stora sur le dossier de mémoire Algérie France continue de faire susciter de vives polémiques. Ainsi, Mohand Ouamar Benelhadj, secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des Moudjahidines (
En effet, dans une vidéo publiée sur la chaine Youtube de l’Organisation nationale des Moujahidines, le SG par intérim de cette dernière institution a ouvertement critiqué le rapport Stora sur la mémoire liant l’Algérie à la France. « Je crois que Benjamin Stora n’a pas écrit ce qu’il pensait vraiment. Je pense qu’on lui a imposé ce qu’il devait mentionner dans son rapport. Ce qui lui porte préjudice en tant qu’historien », a affirmé Mohand Ouamar Benelhadj. Avant d’ajouter qu’il y a de « véritables inepties » dans ce document.
De plus, il estime que « ce n’est pas de cette manière qu’on rédige un rapport sur une situation ayant duré 132 ans ». Sachant que, selon lui, ce rapport élaboré par Stora au sujet du dossier de mémoire Algérie France « n’a pas pris compte les crimes de guerre commis par la France en Algérie, qui ont causé la mort de millions d’algériens ». Appelant ainsi l’Etat français à présenter des excuses aux autorités algériennes, afin d’aller de l’avant.
Rapport Stora sur la mémoire Algérie France : polémique autour d’éventuelles indemnisations
Par ailleurs, le premier responsable actuel de l’ONM s’est exprimé au sujet des éventuelles indemnisations que devrait verser la France à l’Algérie, si elle venait à présenter des excuses pour son passé colonial. « Dans les accords d’Evian, il n’y a aucun problème d’indemnisation. Tout ce qu’on demande c’est la reconnaissance des crimes. C’est tout ! ». Le SG de l’Organisation nationale des Moujahidines a souligné que « des indemnisations ne pourraient en aucun cas compenser les vies humaines des algériens décédés, car la vie humaine n’a pas de prix ». Mettant ainsi fin à la polémique faisant état de la volonté des autorités algériennes de demander des indemnisations.
Le rapport de l’historien français sévèrement critiqué en Algérie
Il y a lieu de souligner que, le Secrétaire général de l’ONM n’a pas été le seul à avoir critiqué le rapport élaboré par l’historien français. Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ministre algérien avait déclaré que le document en question « ne prend pas en compte la principale demande historique des algériens, la reconnaissance par la France des crimes commis par la colonisation ». Même son de cloche du coté des historiens algériens, à l’instar du Docteur Rabah Lounici et du chercheur Mohamed El Korso. Ce dernier, faut-il le rappeler, avait récemment affirmé que « La France veut faire de la question des harkis un problème fondamental ».
Il est à noter que, les Harkis sont également montés au créneau. Le Comité national de liaison des Harkis (CNLH) a ouvertement accusé Benjamin Stora de « minimalisme ». Critiquant ainsi son appel à faciliter leurs déplacements entre l’Hexagone et le sol algérien. Sachant bien qu’ils sont « mal accueillis », en se rendant en Algérie. C’est ce qu’avait notamment mentionné le CNLH dans un communiqué rendu public, il y a de cela quelques jours.
La réaction de l’historien français
Les multiples critiques n’ont pas été sans faire réagir l’historien français Benjamin Stora. Ce dernier a rompu le silence, en date du 26 janvier 2021. « Mon rapport propose (…) une méthode qui privilégie l’éducation, la culture, par la connaissance de l’autre, et de tous les groupes engagés dans l’histoire algérienne », avait-il écrit dans une contribution parue dans plusieurs médias français et algériens.
L’Elysée ne compte pas présenter d’excuses à ses homologues algériens
Malgré le fait que, les appels se soient multipliés dans les deux pays, afin que les autorités françaises présentent des excuses aux autorités algériennes, il est à signaler que l’Elysée a été catégorique. Juste après que, le président français Emmanuel Macron ait reçu le rapport de Benjamin Stora sur le dossier de mémoire Algérie France, la présidence française avait annoncé ne pas avoir prévu de présenter des excuses à l’Algérie, pour le passé colonial. En revanche, cette même institution officielle a souligné avoir programmé des actions concrètes, durant les mois à venir, allant dans le sens de la réconciliation des mémoires entre les peuples des deux pays. De son coté, la présidence algérienne n’a pas encore réagi à cette annonce.
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