Voyages et immigration – Le Dr Mohamed Bekkat Berkani s’est de nouveau exprimé, hier 15 avril au sujet de la réouverture des frontières et de la reprise des vols vers l’Algérie.
Le débat sur la levée des restrictions sur les voyages a été relancé depuis le début de cette année en Algérie. Alors que le pays maintient la fermeture de ses frontières depuis le 17 mars 2020, les membres de la communauté algérienne à l’étranger ont multiplié les appels pour leur réouverture à l’adresse du gouvernement. Plusieurs membres du comité scientifique de suivi de la pandémie de Covid-19 se sont d’ailleurs exprimés à ce sujet. Pour le Dr Bekkat Berkani notamment, l’Algérie devrait attendre la vaccination d’au mois 50% de sa population avant de commencer à lever progressivement les restrictions sur les voyages.
Toutefois, ce taux de vaccination semble hors d’atteinte dans l’immédiat à cause du retard considérable qu’enregistre le pays en raison du manque de doses de vaccin. Selon le Pr Kamel Djenouhat, président de la société algérienne d’immunologie, il y aurait ainsi moins de 1% des algériens qui ont reçu le vaccin pour le moment. Dans cette mesure, la vaccination de 50% de la population, qui équivaut à environ 20 millions de personnes, ne pourra être possible que dans plusieurs mois dans le meilleur des cas.
Le Pr Salah Lelou, pneumologue à l’EHU d’Oran, a pour sa part appelé à un assouplissement des mesures sur les voyages. Pour ce dernier, la situation sanitaire actuelle permet d’alléger les restrictions sur les frontières en renforçant les contrôles dans les aéroports. « On doit demander le PCR de moins de 72 heures et laisser rentrer les gens », a-t-il dit mercredi 14 avril dans une déclaration à TSA.
Frontières et reprise des vols vers l’Algérie : ce qu’a dit Bekkat Berkani
Pour le Dr Mohamed Bekkat Berkani, il n’est toutefois pas question d’un relâchement des restrictions sur les vols en Algérie. « Avec la situation actuelle France, en quantité, c’est-à-dire en nombre, et en qualité, en ce qui concerne le variant anglais, je pense que nous avons tout intérêt à maintenir un statut quo », a-t-il dit hier jeudi, dans une déclaration au site spécialisé Visa Algérie. « Il faut bien rouvrir un jour. Nous voulons tous que le transport aérien reprenne. Mais il y a ce qu’on appelle le rapport bénéfice-risque », admet-il, en estimant toutefois que « Nous devons encore patienter jusqu’à ce que les choses s’améliorent dans les autres pays ».
« Je pense que d’ici le mois de juin il devrait y avoir un rétablissement subnormal de la situation. », a-t-il également déclaré en se disant « très optimiste ». « L’épidémie ne résistera pas à l’été. Nous sommes près du but. Cette période est charnière dans la lutte contre le virus. Je pense qu’au mois de juin, il y aura quelque chose de positif », a-t-il conclu.
Vols de rapatriement : ce que l’on sait
Par ailleurs, rappelons que les vols de rapatriement de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie demeurent suspendus depuis le 1er mars dernier. Cette mesure devait initialement prendre fin à la fin du mois passé, mais Air Algérie a annoncé qu’elle maintenait cette suspension au moins jusqu’au 30 avril en cours. « Nous informons notre aimable clientèle que tous les vols internationaux sont suspendus du 1er avril jusqu’au 30 avril 2021 », avait-elle indiqué dans une note publiée il y a quelques jours par le consulat général d’Algérie à Istanbul.
Les membres de la communauté algérienne ne peuvent également pas rentrer au pays avec des compagnies étrangères. Alors que les autorités du pays avaient autorisé celles-ci à transporter les citoyens titulaires d’une autorisation d’entrée sur le territoire national, l’ambassade d’Algérie en France a annoncé quelques jours plus tard qu’elle suspendait l’octroi de ces documents jusqu’à nouvel ordre. « Il a été (…) décidé de surseoir, jusqu’à nouvel ordre, à la délivrance des autorisations d’accès au territoire national via les compagnies aériennes étrangères », avait expliqué ladite représentation diplomatique.
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